Faut-il vraiment regarder les César ?
Les César, c'est un peu comme le dîner de Noël : on n'a rien contre, mais c'est lourd et beaucoup trop long. Vendredi soir a lieu la 38e édition et nous, on s'ennuie déjà. La preuve par trois.
C'est interminable
Vous vous réveillez en sursaut. Sur l’écran devant vous, les lauréats en tenue de soirée pleurent et s’embrassent sur la scène pour la "photo de famille". Il est 23h45, vous vous êtes endormi(e) et on vous comprend.
Alors que Cannes fait dans le glamour et dans la cérémonie quasi expéditive, les César, eux, font durer le plaisir. Tout est trop long : la liste des César à remettre (21), les discours d’introduction de ceux qui viennent remettre la statuette ("on oublie souvent à quel point les costumes sont importants..."), les discours de remerciements ("je voudrais remercier la grande famille du cinéma"), les sketches des humoristes sensés "alléger" le déroulé de la cérémonie… Et qui finalement la rendent encore plus lourde.
Bref, pour connaître le césar du meilleur acteur et de la meilleure actrice, il faut endurer un long cérémonial policé. C’est à peine si on peut compter sur l’irruption des intermittents du spectacle sur le plateau pour mettre un peu d’ambiance.
C'est toujours les mêmes
Antoine de Caunes, pourquoi pas. Mais au bout de la neuvième année de présentation des César, on n'en peut plus... Et lui non plus, semble-t-il. Même avec Jamel Debbouze, présent depuis quelques années pour la caution humoristique, l’élan n’y est pas. Le rire non plus.
Depuis neuf ans, le même De Caunes accueille sur le plateau les mêmes acteurs, ou presque. Entre ceux qui reçoivent et ceux qui remettent les César, le bal des acteurs a un goût prononcé de déjà-vu.
Dans la liste des nommés pour le meilleur acteur en 2013, on trouve donc Jean-Pierre Bacri, dont c’est la 9e nomination, Vincent Lindon (la 5e), Fabrice Luchini (la 8e), ou encore Marion Cotillard (5e) pour la meilleure actrice... Les outsiders ont beau exister dans la liste (Corinne Masiero dans Louise Wimmer ou Denis Lavant dans Holy Motors), on sait déjà qu’ils repartiront bredouille, noyés par des têtes d’affiches consensuelles. Pour la surprise, on repassera.
C'est un grand moment de malaise
Il faut bien le dire, les César c’est surtout beaucoup de malaise. Parmi les situations mythiques, on n'oublie pas le labsus de Vanessa Paradis en 1991, qui se trompe de gagnante.
La 37e édition fut grandiose grâce à Mathilde Seigner. L’actrice, qui remet le césar du second rôle à Michel Blanc, demande au micro s’il est tout de même possible de faire monter Didier Morville alias Joey Starr, parce que "je voulais que ce soit lui"…
Cette année promet elle aussi d'être placée sous le signe du malaise, puisqu'Antoine de Caunes a affirmé que Gérard Depardieu, dont les déclarations sur la France et l'exil fiscal en Belgique ont fait polémique, était "le bienvenu" pendant la cérémonie. Ca y est, il est temps de zapper.