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Cinéma

Cannes 2024: "Le Deuxième acte", le dernier film de Quentin Dupieux, ouvre le festival

Quentin Dupieux en septembre 2023 à la Mostra de Venise

Quentin Dupieux en septembre 2023 à la Mostra de Venise - Tiziana Fabi

Le nouveau long-métrage du roi de l'humour absurde sera projeté ce mardi 14 mai à Cannes, ouvrant par la même occasion cette grand-messe du cinéma.

Quentin Dupieux, le stakhanoviste de la comédie, accède à la consécration en faisant l'ouverture mardi du 77e Festival de Cannes, avec "Le deuxième acte", une déclaration d'amour et d'humour au cinéma qui sort simultanément en salles en France.

Léa Seydoux, Vincent Lindon, Raphaël Quenard et Louis Garrel partagent l'affiche de cette comédie d'1h20, légère, mais qui sait appuyer là où ça fait mal, jouant avec les névroses du 7e art et de ses acteurs stars.

Le film raconte le tournage d'un mauvais film romantique, celui d'une jeune femme, Florence, jouée par une Léa Seydoux désabusée, qui veut présenter à son père Guillaume (Vincent Lindon) l'homme de ses rêves, David (Louis Garrel). Mais ce dernier, pas intéressé, préfèrerait voir son ami Willy (Raphaël Quenard) prendre sa place.

Impertinence et autodérision

Unité de lieu, autour d'un restaurant routier, tournage à l'économie, discours sur le comédien et son public, le film est dans la lignée de Yannick, l'avant-dernier opus de Quentin Dupieux, un succès en salles (460.000 entrées) qui a propulsé Raphaël Quenard au sommet.

Dans cette comédie, tout le monde en prend sur son grade, de Vincent Lindon qui s'essaye à l'autodérision en évoquant ses tics ou son ego, à Léa Seydoux, qui ironise sur son statut de star. Louis Garrel et Raphaël Quenard testent, eux, les limites du politiquement incorrect face à un monde qui change plus vite qu'eux.

Quant au réalisateur, la question de sa disparition pure et simple est posée par l'irruption inattendue de l'intelligence artificielle, nouvel épouvantail des métiers artistiques.

Promotion silencieuse

Dupieux, qui ne fait rien comme les autres, a d'ailleurs décidé de ne pas assurer la promotion de son film, estimant dans une inhabituelle note aux journalistes qu'il était temps pour lui de "fermer (son) clapet".

"Aujourd'hui, (...) j'ai envie de me taire. Non pas par lassitude ou prétention mais simplement parce que (le film), très bavard, dit avec des mots bien choisis tout ce que j'ai envie de dire et contient déjà de façon extrêmement limpide sa propre analyse", fait-il valoir.

"Nous sommes réellement impatients de lire vos critiques, commentaires ou insultes", ajoute-t-il cependant.

À 50 ans, Quentin Dupieux (alias Mr Oizo dans la musique électro) s'est imposé comme l'une des références françaises de l'humour absurde, avec 13 longs-métrages en 17 ans, dont Rubber, Incroyable mais vrai ou encore Daaaaaali!.

B.P. avec AFP