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Violences de policiers de la Brav-M: deux manifestants vont porter plainte

Des policiers de la BRAV-M interviennent lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 23 mars 2023 à Paris. (Photo d'illustration)

Des policiers de la BRAV-M interviennent lors d'une manifestation contre la réforme des retraites, le 23 mars 2023 à Paris. (Photo d'illustration) - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Dans un enregistrement attribué à des policiers de l'unité mobile, des insultes et des propos humiliants sont proférés à l'encontre de jeunes manifestants tout juste interpellés.

Un document sans équivoque. L'IGPN a été saisie et deux enquêtes -administrative et judiciaire- ont été ouvertes après la diffusion par Loopsider et Le Monde d'un enregistrement dans lequel on entend des policiers de la BRAV-M tenir des propos insultants et humiliants à l'encontre de manifestants interpellés. Deux de ces manifestants vont déposer plainte, a appris BFMTV, confirmant une information de France Info.

Souleymane, qui se dit victime des agissements des policiers que l'on entend sur la bande audio, ira déposer plainte ce lundi pour "non assistance à personne en danger", "menace de commettre le crime de viol", "agression sexuelle commise par personne dépositaire de l’autorité publique en réunion", "atteinte à la liberté individuelle et complicité d’atteinte à la liberté individuelle en réunion et à caractère raciste" et "violence en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique à caractère raciste et complicité desdits faits".

Il sera accompagné de son avocat, Arié Alimi, et de Salomé, interpellée le même jour. La jeune femme déposera également plainte. Les deux plaintes seront déposées contre X, contre le préfet de police de Paris et contre la procureure de Paris. 

Insultes racistes et agression sexuelle

Au micro de BFMTV, Souleyman a évoqué une arrestation violente et de multiples humiliations. "Il m’a attrapé vers les parties génitales et il m’a dit ‘t’as pas de couilles’, il a commencé à m’insulter tout de suite", a détaillé l'étudiant tchadien.

Selon lui, les insultes à caractère raciste ont également été proférées par les policiers. "Ils ont pris ma pièce d’identité, ‘tu viens d’où? T’es venu à la nage? En bateau? Tu t’es accroché sur les ailes de l’avion?’ Je me sens agressé, humilié et menacé aussi, ils savent mon adresse, ils m’ont dit qu’ils vont passer", a-t-il ajouté.

Salomé décrit quant à elle des coups, des palpations violentes et des insultes. "Ça a été intimidation sur intimidation dans le but de nous casser psychologiquement. (...) Il y a eu des bavures autant racistes que sexistes, plus de l'antisémitisme par rapport à mon nom de famille", a témoigné l'étudiante de 22 ans après de BFMTV.

LA BRAV-M dans la tourmente

L'unité mobile -qui n'est pas sans rappeller le peloton de voltigeurs, dissous après le meurtre de Malik Oussekine- est régulièrement accusée, depuis le début du mouvement social contre la réforme des retraites, de violences policières. L'IGPN avait déjà été saisie mardi par le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, après qu'un policier de cette unité a été filmé en train d'asséner un violent coup de poing à un manifestant, qui s'est effondré sur la chaussée.

À gauche, plusieurs parlementaires LFI demandent la dissolution de l'unité aux méthodes décriées. Thomas Portes, Antoine Léaument et Ugo Bernalicis, députés LFI, ont adressé un courrier à Gérald Darmanin pour lui faire part de cette requête.

Une pétition citoyenne pour réclamer la dissolution de cette unité a été également publiée jeudi sur la plateforme de pétition de l’Assemblée nationale. Elle a récolté, pour le moment, 46.505 signatures. 500.000 sont nécessaires afin de faire l'objet d'un débat au sein de l'hémicycle. Laurent Nuñez, de son côté, a assuré hier qu'une dissolution n'était pas "à l'ordre du jour".

Juliette Pelerin et Sarah Boumghar