Vélos manquants, abîmés, défectueux: le ras-le-bol des utilisateurs de Vélib' depuis la rentrée

Depuis le début du mois de septembre, les utilisateurs des vélos en libre-service parisiens constatent de nombreux dysfonctionnements.

Vélos bloqués ou manquants, pneus crevés, batterie à plat, vitesses cassées... Depuis la rentrée, trouver un Vélib' en état de fonctionner peut vite se transformer en chemin de croix pour les utilisateurs du service.

"Où sont les Vélib'?"

Dans le quartier de l'Opéra, Valentin, rencontré par BFM Paris Île-de-France, assure ne pas trouver de vélo "un matin sur trois". Un constat partagé par Joran: "Parfois, la majorité des Vélib' sur une station sont hors service". Et de préciser: "J'en prends suffisamment tôt le matin pour en avoir à disposition. Mais en plein milieu de l'après-midi, ou le week-end, il y a des stations vides".

Sur Twitter, les utilisateurs sont aussi nombreux à se plaindre de la qualité du service, avec une question récurrente: "Où sont les Vélib'?". Ces messages sont le plus souvent accompagnés d'images de l'application annonçant des stations peu ou à peine remplies.

Pour éviter ces soucis, certains n'ont pas eu d'autres choix que d'abandonner Vélib'. "Ce n'est pas le système de transport le plus fiable. J'ai toujours eu des problèmes sur le Vélib', c'est pour cela que je me suis aussi acheté mon propre vélo", complète une utilisatrice.

2000 vélos manquants

Selon Sylvain Raifaud, président du Syndicat Autolib’ et Vélib’ Métropole qui regroupe les 60 communes franciliennes du réseau Vélib', le service est victime de son succès.

"On a énormément de courses qui se font et les vélos souffrent de ce fait-là. De nombreux vélos se trouvent ainsi dans des ateliers en cours de réparation, soit parce qu'ils sont bloqués en station", explique-t-il à BFM Paris Île-de-France. Sylvain Raifaud assure avoir demandé à Smovengo, opérateur des vélos, "d'intensifier les efforts pour résoudre les problèmes dès que possible".

Selon Smovengo, l'utilisation des Vélib' a bondi de 12% en septembre 2023 par rapport à l'année précédente avec une moyenne de 173.490 courses à cette période. Mais pour atteindre un service fluide et accessible à tous, il manque actuellement 2.000 vélos sur les 18.000 de la flotte.

Dans ces conditions, la maintenance peine à suivre, alors que vient s'ajouter en ce moment la Coupe du monde de rugby qui renforce la demande. Par exemple, le week-end dernier, pas moins de 3.000 locations ont été enregistrées autour du village-rugby installé au niveau de la place de la Concorde.

3000 vélos supplémentaires en 2024

À moins d'un an des Jeux olympiques de Paris, la qualité du service, mise à mal et souvent décriée par les usagers, interroge, alors que la capitale va connaître un afflux massif de touristes. "On se prépare pour avoir beaucoup plus de vélos et une maintenance de plus grande qualité", assure toutefois Sylvain Raifaud.

100 nouvelles stations ont été identifiées à l'approche de la compétition internationale tandis que 10.000 vélos ont été commandés par l'opérateur à la fin de l'année dernière, soit 3000 vélos fonctionnels supplémentaires. Le syndicat envisage également de créer des stations éphémères, comme celles expérimentées lors des Solidays, sur les sites olympiques.

Clémence Renard, Agathe Albouy, avec Juliette Vignaud