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Val-d'Oise: Bagui Traoré, frère aîné d'Adama, incarcéré pour extorsion

Un gendarme (illustration)

Un gendarme (illustration) - AFP

L'homme de 32 ans avait soutiré 600 euros à un homme dont il estimait qu'il avait une dette envers lui, avant de lui demander 1.000 euros supplémentaires. Il a été condamné à trois ans de prison pour extorsion et devrait faire appel.

Bagui Traoré, frère aîné d'Adama, décédé en 2016 peu après son arrestation par des gendarmes, a été incarcéré ce vendredi 24 novembre au soir sur décision du tribunal correctionnel de Pontoise, qui l'a condamné à trois ans de prison pour extorsion.

Le tribunal a rendu après un très court délibéré sa décision, motivée par "la gravité des faits, en état de récidive" et compte tenu des antécédents de l'homme de 32 ans, déjà condamné 17 fois dont quatre pour extorsion.

"Toute ma vie est ruinée"

Le 15 octobre 2023, il avait soutiré 600 euros à un homme dont il estimait qu'il avait une dette envers lui. Ce dernier avait témoigné dans la procédure qui avait conduit Bagui Traoré devant les assises du Val-d'Oise pour tentative de meurtre pendant les émeutes ayant suivi la mort de son frère Adama en juillet 2016 - l'accusé avait été acquitté en 2021.

Deux jours plus tard, quand il était revenu réclamer 1.000 euros supplémentaires au même homme, en menaçant de le séquestrer pour soutirer une rançon à sa famille, celui-ci avait pris peur et appelé les gendarmes, qui avaient interpellé Bagui Traoré.

À la barre, la victime a exprimé sa "rage" contre Bagui Traoré, dont les actions l'ont selon elle obligée le mois dernier à déménager et quitter son emploi, par peur de représailles sur ses proches.

"Toute ma vie est ruinée. Il ne sait même pas à quel point j'ai envie de le buter", a lancé la victime sans susciter de réaction du tribunal.

Trois ans de prison

À l'audience, Bagui Traoré a d'abord prétexté servir d'intermédiaire pour solder une dette pour un trafic de stupéfiants impliquant cet homme, avant de reconnaître "être allé un peu loin". Mais il a assuré n'avoir "pas menacé sa famille et ses enfants".

En requérant trois ans d'emprisonnement avec mandat de dépôt, le procureur a souligné que "ce procès n'est pas un acharnement judiciaire, ce procès n'est la conséquence que des actes et des choix de M. Traoré".

"Tu me pardonnes? Dis, tu me pardonnes?", a demandé Bagui Traoré à la victime tout en quittant la salle d'audience encadrée de policiers, menottes aux poignets.

"Cela fait quelques années que le parquet de Pontoise a cherché à incarcérer Bagui Traoré, il a réussi aujourd'hui", a réagi son avocat Me Florian Lastelle. "Politiquement, ça n'est pas très intelligent", a-t-il ajouté en commentant la décision, contre laquelle son client devrait faire appel.

F.R. avec AFP