Tour Eiffel: Rachida Dati appelle Anne Hidalgo à "prendre ses responsabilités" et à initier une procédure de classement

La ministre de la Culture appelle la maire de Paris à entreprendre une procédure de classement pour l'entretien du monument.

"Aujourd'hui, la tour Eiffel n'a pas de protection suffisante." La ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, a appelé ce jeudi 22 février la maire de Paris à lancer une "procédure de classement" du monument emblématique de la capitale.

Une démarche nécessaire, selon la ministre, afin que la tour Eiffel puisse bénéficier "d'un contrôle scientifique et technique de l'État", et, "si nécessaire, d'engager des travaux d'office".

"Je ne comprends pas ce qui retient la maire de Paris d’initier cette démarche auprès du ministère de la Culture", écrit Rachida Dati sur son compte X, assurant qu'elle se tient "prête à recevoir cette demande".

Rachida Dati appelle à "une gestion responsable"

Depuis plusieurs jours, la gestion de la tour Eiffel par la mairie de Paris, qui possède 99% du capital, est au coeur des débats. Les salariés du monument ont reconduit leur mouvement de grève ce jeudi pour un quatrième jour consécutif.

Parmi les revendications des salariés figure notamment l'entretien du monument, qu'ils jugent sacrifié au profit d'une "recherche de rentabilité à tout prix et à court terme", ont indiqué les syndicats.

Rachida Dati rappelle avoir elle-même alerté, en 2020, avec la Chambre régionale des Comptes, sur "les difficultés de gestion, l'insatisfaction des visiteurs et les projections financières irréalistes de la mairie de Paris".

"ll est urgent que la Mairie de Paris prenne ses responsabilités et assure une gestion responsable priorisant les intérêts de la Tour Eiffel et des visiteurs: le symbole de Paris ne peut être sacrifié au comblement de la dette de 10 milliards d'Anne Hidalgo", dénonce-t-elle sur les réseaux sociaux.

La ministre de la Culture souligne notamment la question de la peinture du monument, censée être refaite tous les sept ans, mais dont l'actuelle campagne de peinture a "14 ans de retard", indiquait à BFM Paris Île-de-France Denis Vavassori, technicien et représentant CGT de la tour Eiffel.

Rachida Dati rappelle quant à elle que le rapport de 2020 de la Chambre régionale des Comptes faisait état de "manquements dans la gestion de la dernière campagne de peinture, durant laquelle les ouvriers et les visiteurs ont été exposés à des taux anormalement élevés de plomb".

La ville de Paris s'est de son côté défendue face à ces accusations. Le premier adjoint, Emmanuel Grégoire, avait assuré mercredi sur Franceinfo que "le monument est en très bon état" et que la tour Eiffel est "en perpétuelle rénovation".

Laurène Rocheteau