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Seine-et-Marne: la commune de Compans à bout après des dégradations causées par des rodéos urbains

Depuis plus d'un an, les rodéos urbains se multiplient dans la zone industrielle de la ville. La municipalité cherche des solutions pour y mettre fin.

Une barrière cassée, un arbre déraciné, un lampadaire arraché. La commune de Compans, en Seine-et-Marne, porte encore les traces du rodéo urbain qui a eu lieu le week-end dernier.

Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, une centaine de voitures ont roulé à toute vitesse autour du rond-point de cette zone industrielle, habituée aux rodéos urbains.

"Ça fait beaucoup plus d'un an que ça dure, et on n'en peut plus", déplore Bruno Angevin, adjoint au maire en charge de la sécurité, au micro de BFM Paris-Île-de-France.

Un constat partagé par les habitants qui dénoncent les nuisances causées par ces rodéos urbains. "Comme tout le monde je travaille, donc le week-end j'aime bien me reposer, mais avec les nuisances c'est juste impossible", confie Olivier.

Et la police se sent impuissante face à ce fléau. "Ca se passe entre minuit et demi et 3 heures du matin et nous on n'est pas sur ce secteur à ce moment-là, on est en repos, et on n'a pas les capacités pour créer une brigade de nuit, on est déjà en sous effectif", explique Romain Rémy, responsable de la police.

Une situation dangereuse pour les riverains

Au-delà des dégradations importantes causées dans la zone industrielle et des nuisances sonores qui poussent les riverains à bout, la municipalité alerte sur le danger que ces rodéos urbains représentent pour les habitants.

"Tous les week-ends, on a des familles exposées à de grands dangers", déclare le maire de la commune, Joël Marion.

Mais le danger se présente aussi pour les entreprises de la zone industrielle concernée. Après les dégradations du week-end dernier, l'adjoint à la sécurité a dû faire fermer une borne incendie qui avait été abîmée.

"Ce n'est pas sécurisant pour l'entreprise qui se trouve derrière, puisque je n'ai pas d'eau qui arrive dans cette borne à incendie. S'il arrive un incendie, les pompiers vont être obligés de se brancher à plus de 200 ou 300 mètres", explique Bruno Angevin. "Donc je mets aussi en péril les entreprises qui se trouvent dans cette zone industrielle."

Une barrière pour privatiser la route?

Pour le maire, la solution pour empêcher ces rodéos urbains serait simple: couper l'accès à la route qui mène à la zone industrielle. "Ils savent que si jamais les forces de l'ordre mettent ici un véhicule en travers, ils ne peuvent plus sortir de cette zone, qui est en cul-de-sac", explique le maire.

Une solution qui n'a pourtant pas été mise en place jusqu'ici, faute de moyens. "Compans ne fait pas partie des villages politiques sur lesquels il faut intervenir fortement", déplore l'élu.

"Les procès-verbaux, il y en a eu, c'est vrai, mais les voitures sont en règle, et on ne peut rien faire", ajoute son adjoint.

La municipalité se tourne alors vers une autre solution: installer une barrière un peu plus haut dans la rue afin de la rendre privée. Elle attend toutefois que la communauté d'agglomération et que les entreprises situées sur le site industriel puissent prendre part à cette infrastructure, qui coûterait entre 35.000 et 45.000 euros.

Ella Jelidi avec Laurène Rocheteau