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RER B: 13 mois de retard pour les nouvelles rames, initialement attendues pour 2025

Le trafic sera perturbé sur le RER B vendredi

Le trafic sera perturbé sur le RER B vendredi - AFP

Île-de-France Mobilités a demandé à Alstom de présenter d'ici un an un plan de rattrapage pour la livraison des nouvelles rames.

Alstom a officialisé ce mardi 13 mois de retard sur la livraison sur les futures rames du RER B, les MI20, à Île-de-France Mobilités (IDFM). Le constructeur français était auditionné par le conseil d'administration d'IDFM.

En mai dernier, des rénovations à la baisse sur des rames MI89 avaient été annoncées: six rames du RER B étaient immobilisées pour des rénovations, qui avaient finalement été revues à la baisse après la découverte d'amiante.  

"Une très mauvaise nouvelle pour les usagers du RER B"

Les premières rames devaient être livrée fin 2025. Elles auront finalement avec 13 mois de retard, soit des premières livraisons reportées à janvier 2027, avec la poursuite de la livraison courant 2028.

"Alstom nous a annoncé que le calendrier ne serait pas respecté", a expliqué la présidente d'IDFM, Valérie Pécresse, en conférence de presse. "Ce retard, c'est évidemment une très mauvaise nouvelle pour les usagers du RER B. Et donc, j'ai demandé à Alstom de tout faire pour rattraper ce retard."

"Nous lui avons redit que le MI20 est la priorité du conseil d'administration d'IDF Mobilités. Et nous avons demandé à Alstom de nous donner des détails sur le calendrier actualisé, y compris en tenant compte d'aléas futurs. Et surtout, sur tout ce que l'entreprise compte faire pour accélérer le calendrier de livraison pour me le suivre avec de la transparence et avec le respect des échéances".

De son côté, Alstom accuse ce retard mais assure qu'un "grand nombre de jalons" ont été franchis.

"Ce n'est pas un projet qui est 'à la dérive', mais un projet qui avance. Les premières rames vont commencer à être fabriquées le 29 septembre", a voulu rassurer Henri Poupart-Lafarge, le PDG d'Alstom. "La mise au point s'est révélée plus complexe que ce que l'on avait imaginé", a-t-il précisé, car "c'est un produit qui est totalement neuf. On est parti d'une feuille blanche".

Le PDG d'Alstom a ajouté qu'un audit avait été lancé pour expliquer les causes du retard, mais qu'il n'a toutefois "pas permis de dégager des voies pour accélérer le développement des rames. Il nous a plutôt mis en garde contre les risques qui restaient devant nous et qu'il s'agissait de bien maîtriser", a-t-il prévenu. Rappelant "qu'il n'y a pas de marge de manœuvre dans ce calendrier".

"Une mauvaise gestion de la chose"

Alstom a assuré avoir un "objectif clair", celui du "respect de la date finale de production des rames". Un objectif également réitéré par IDF Mobilités, pour qui le but est qu'"en 2030, à la date prévue" des dernières livraisons, "les usagers du RER B disposent de toutes les rames" MI20, selon les propos de Valérie Pécresse, rapportés par l'AFP.

Un contrat initial de 2,56 milliards d'euros, pour 146 trains MI20 destinés au RER B, avait été attribué en janvier 2021 par la RATP et SNCF Voyageurs à un consortium associant le constructeur espagnol CAF et le canadien Bombardier Transport, qui avait été absorbé plus tard par Alstom.

Une décision aujourd'hui remise en cause par certains membres du conseil d'administration d'IDF Mobilités.

"C'était connu de tous", dénonce Jacques Baudrier, conseiller d'administration communiste d'IDF Mobilités. "Ils avaient choisi l'offre la moins chère à l'époque. On a perdu un an à cause des histoires d'argents. C'est une mauvaise gestion de la chose", renchérit-il.

"Une fois encore, les voyageurs du quotidien sont méprisés", déplorent dans un communiqué commun Charlotte Blandiot-Faride, maire de Mitry-Mory, Céline Malaisé, présidente du groupe communiste à la région et Marianne Margaté, sénatrice de Seine-et-Marne. "Nous déplorons que les usagers du RER B, seconde ligne la plus empruntée avec près d’un million de voyageurs quotidiens, soit sans cesse malmenés", ont ajouté les élues. Et de demander que "les rames dédiées au train des riches [le CDG Express, ndlr] soient réquisitionnées et affectées au RER B et à ses voyageurs dès que possible".

De son côté, IDF Mobilités a demandé à Alstom la mise en place d'un "plan de rattrapage" pour la livraison des futures rames. Ce plan devra être "présenté d'ici un an", a déclaré Valérie Pécresse.

Nicolas Dumas avec Justine Bailly et AFP