BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

Pâte à crêpes, boissons: au Champ-de-Mars, les vendeurs à la sauvette stockent dans les bouches d'égout

Le Champ-de-Mars, à Paris.

Le Champ-de-Mars, à Paris. - BERTRAND GUAY / AFP

Dans une enquête, Le Parisien révèle que les vendeurs à la sauvette au tour de la Tour Eiffel conservent la nourriture dans des conditions d'hygiène déplorables.

"Un scandale sanitaire". Dans une enquête publiée ce dimanche, Le Parisien révèle que la pâte à crêpes des vendeurs à la sauvette autour de la Tour Eiffel est stockée dans des... bouches d'égout.

"Beaucoup (de marchands) utilisent de la pâte surgelée stockée dans des conditions douteuses. Pour masquer l’odeur et le goût rance, ils l’aspergent de sucre vanillé", confirme un vendeur auprès de nos confrères.

La mairie du 7e alertée

Les crêpes ne sont pas les seuls aliments à être servi aux nombreux touristes dans des conditions d'hygiène douteuses. Les boissons et la viande sont également stockées "dans les bouches d’égout, les trappes ERDF ou du chauffage urbain", détaille une habitante qui a envoyé des vidéos à la mairie du 7e arrondissement.

Un autre riverain affirme, lui, voir régulièrement des "camions non réfrigérés" livrées de la nourriture.

"Elle est ensuite chauffée ou réchauffée sur des braseros de fortune posés sur des caddies ou des vélos-cargos, équipés de bonbonne de gaz qui nous font peur", explique-t-il.

"Une concurrence déloyale"

Face à cette situation, élus et professionnels de l'hôtellerie-restauration se mobilisent pour faire cesser ces pratiques.

Pour Franck Delvau, président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie Île-de-France, ces vendeurs à la sauvette ne respectent pas les règles d'hygiène primaires, car il n'y a "rien pour se laver les mains, (la) marchandise (est) frelatée, (les) bouteilles d’eau remplies au robinet", assure-t-il.

Il dénonce aussi "une concurrence déloyale" pour les restaurateurs des environs "qui, eux, payent des loyers, des charges et doivent affronter les contrôles des services d’hygiène".

Il explique avoir alerté l'Urssaf, mais cette dernière a rétorqué ne pas avoir "les effectifs nécessaires pour faire des contrôles". Franck Delvau veut désormais "interpeller la préfecture de police".

Une situation "inacceptable" prise très au sérieux par la mairie du 7e arrondissement qui indique au Parisien que des policiers effectuent régulièrement des contrôles.

"À chaque intervention, les policiers saisissent et détruisent 30 kg de marchandise. Pendant la semaine du 11 au 16 septembre, ils ont saisi 380 bouteilles d’eau, 50 de vin, 200 de bière et 90 épis de maïs", assure le cabinet de Rachida Dati, la maire du 7e arrondissement.

La préfecture de police affirme de son côté que la nourriture saisie est soit détruite soit donnée aux Petites Sœurs des Pauvres.

T.N.