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Paris: Valérie Pécresse remet une médaille au proviseur démissionnaire du lycée Maurice Ravel

Photo d'illustration.

Photo d'illustration. - Bertrand GUAY © 2019 AFP

L'ancien proviseur du lycée Maurice Ravel s'est vu remettre la médaille de la région Île-de-France par Valérie Pécresse. Ciblé par des menaces de mort après une altercation avec une élève, il avait démissionné le 26 mars.

Moins de deux semaines après sa démission, le proviseur du lycée Maurice Ravel a été décoré par Valérie Pécresse. Sur le réseau social X, la présidente de la région Île-de-France a annoncé avoir remis "la médaille de la région" à l'ancien chef d'établissement, "devant les élèves et les équipes" du lycée.

Le 28 février, le proviseur avait demandé à trois élèves de retirer leur voile au sein de la cité scolaire. Deux d'entre elles avaient obéi, mais la troisième, majeure et inscrite en BTS, avait ignoré la consigne du chef d'établissement.

Des menaces de mort sur Internet

Une altercation s'en était suivie, au cours de laquelle l'étudiante avait accusé le proviseur de l'avoir violentée. Celle-ci avait déposé une plainte pour violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail, qui a été classée sans suite pour "infraction insuffisamment caractérisée" le 27 mars.

Le compte-rendu du rectorat stipulait que le chef d'établissement avait "pris l'élève par l'épaule", avant de lui "attraper le bras", puis de se retirer alors que l'étudiante le tutoyait.

Au cours des jours qui ont suivi, des rumeurs extrapolant l'incident s'étaient propagées, évoquant par exemple une gifle donnée par le proviseur. Celui-ci avait été la cible de menaces de mort proférées sur Internet.

Le 27 mars dernier, le ministère de l'Éducation nationale annonçait que "deux individus identifiés comme à l'origine des menaces, pourtant sans lien avec l'établissement ont été interpellés". L'un d'eux, âgé de 26 ans, sera jugé le 23 avril.

Après avoir vécu "un calvaire", le proviseur avait démissionné

Le proviseur avait finalement démissionné le 26 mars "pour des raisons de sécurité" et après avoir vécu "un calvaire" selon son avocat. Face à la situation, le rectorat avait accepté un départ anticipé à la retraite de quelques mois pour le chef d'établissement.

Le lendemain, Gabriel Attal recevait le proviseur à Matignon et annonçait que l'État déposait plainte contre l'étudiante pour "dénonciation calomnieuse". Invitée de RMC, Mickaëlle Paty, sœur de Samuel Paty, avait déclaré soutenir cette action.

"Comme nous ne voulons céder à rien qui viendrait heurter les principes de l'école républicaine, nous avons décidé juridiquement d'être très fermes", avait indiqué la ministre de l'Éducation nationale Nicole Belloubet sur BFMTV.

L'affaire, puis la démission du proviseur, avait indigné une grande partie de la classe politique, notamment à droite. Valérie Pécresse s'inquiétait ainsi d'une laïcité "jamais autant menacée" après son départ. "Face aux menaces inacceptables, notre soutien aux premières lignes de la République doit être total!", a-t-elle ajouté sur X ce vendredi.

Mathias Fleury