BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

Qualité de l'air dans le métro et le RER à Paris: quelles sont les lignes les plus polluées?

(image d'illustration)

(image d'illustration) - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

Une nouvelle étude pointe un taux de pollution aux particules fines en moyenne 5 fois plus élevé que les recommandations de l'OMS dans le métro parisien.

Les transports parisiens, mauvais élèves en matière de qualité de l'air. Des mesures relevées par les équipes de l'émission de France 5 "Vert de rage" ont mis en évidence des taux de pollution aux particules fines bien supérieurs aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le métro et le RER parisien.

La pollution aux particules PM2,5 (diamètre inférieur à 2,5 micromètres) y est ainsi près de cinq fois supérieure à ce qui est recommandé par l'OMS.

La ligne 5, la plus polluée

Selon les données relevées par les équipes de "Vert de rage", la ligne 5 est ainsi la ligne où la "surpollution" (soit l'excès de pollution par rapport à l'air en surface) est la plus importante, avec en moyenne un taux de particule supérieur de 18 µg/m3 par rapport à l'air extérieur.

Viennent ensuite les lignes du RER A et du métro 9, avec des niveaux de particules fines supérieurs de 17 et 16 µg/m3 à l'air en surface. Les lignes 2, 7 et 7bis font également partie des lignes où la pollution de l'air y est plus importante qu'en surface.

La ligne 3bis est quant à elle la "moins" polluée du réseau, les mesures dépassant en moyenne de 2,5µg/m3 celles relevées à l'extérieur.

Des stations plus polluées que d'autres

Les mesures effectuées permettent également de déterminer les stations où la pollution de l'air y est la plus importante. Ainsi, la station Belleville sur la ligne 2 du métro affichait le jour des mesures un taux de particules fines plus élevé de 60 µg/m3 que l'air en surface.

Un taux supérieur de 57 µg/m3 à celui relevé à l'extérieur a également été observé à la station Défense du RER A. Les stations Voltaire, Charonne et Saint-Ambroise sur la ligne 9 affichent aussi un taux de pollution important.

Les calculs réalisés par l'émission "Vert de rage" ont par ailleurs déterminé que la pollution de l'air en heure de pointe depuis le 1er janvier 2022 atteignait en moyenne 69 µg/m3 à la station Auber, sur le RER A, cette concentration ayant même dépassé les 100 µg/m3 à 84 reprises.

La RATP conteste la méthode de l'étude

De son côté, la RATP conteste la méthodologie employée par les équipes de l'émission, pointant des mesures "ponctuelles" qui ne permettent pas d'observer l'évolution des taux de particules fines dans l'air sur une longue durée.

"De telles mesures doivent être réalisées selon les protocoles scientifiques validés et avec du matériel de référence", a notamment réagi Sophie Mazoué, responsable du service développement durable de la RATP, auprès de l'AFP.

La RATP a par ailleurs indiqué à l'AFP mettre en place des mesures pour lutter contre la pollution, notamment des appareils de renouvellement de l'air et des garnitures pour les freins, car la pollution dans le métro est entre autres causée par l'air extérieur, utilisé pour ventiler les stations, mais aussi par les poussières issues du freinage des rames.

Si l'OMS formule des recommandations concernant la qualité de l'air dans les espaces comme le métro, il n'existe toutefois pas de seuil maximal imposé par la loi pour les taux de particules fines PM2,5 dans les transports souterrains.

Théophile Magoria avec Laurène Rocheteau