Paris: neuf arbres centenaires abattus à l'institut Curie qui craint toujours sa destruction

Si l'Institut Curie est toujours menacé de destruction, ce sont ce lundi neuf arbres centenaires de son pavillon qui ont été abattus. Un drame pour les opposants à la démolition du bâtiment et de son patrimoine.

L'ombre de la destruction plane toujours au-dessus de l'institut Curie. Ce lundi 9 octobre, neuf arbres centenaires ont été abattus à côté du pavillon Art déco. Une prémisse de ce qui attend la bâtisse, en passe d'être à son tour détruit au profit d'un bâtiment plus neuf et plus grand.

L'abattage des arbres a créé l'émoi auprès des riverains, mais également des internautes et des élus. Le matin même, Rachida Dati a indiqué sur X avoir échangé avec la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. L'élue parisienne a demandé "le réexamen de la démolition" de l'institut Curie.

"La pertinence du projet doit être évaluée, et le projet de replantation précisé, comme le demande d'ailleurs l'architecte des Bâtiments de France", détaille-t-elle.

"Cent ans pour grandir, une matinée pour disparaître"

La ministre a également annoncé à Rachida Dati avoir mandaté des experts de la Drac Île-de-France qui se sont rendus sur place ce lundi pour "une contre-analyse indépendante sur l'intérêt patrimonial du bâti".

"On s'est battues avec Rachida Dati pour sauver d'une part le bâtiment en brique et d'autre part les arbres centenaires qui étaient sur cette parcelle", insiste Anne Biraben, conseillère de Paris élue du 5e arrondissement (groupe Changer Paris) sur BFM Paris Île-de-France. "Cent ans pour grandir, une matinée pour disparaître."

L'élue rappelle qu'en janvier 2020 la commission du Vieux Paris avait demandé le classement monument historique de cet immeuble de Roger-Henri Expert. "Ça poursuit un projet pour lequel la commission du Vieux Paris a émis deux avis défavorables."

"On est obligé de dire oui"

De son côté, la ville de Paris déplore l'abattage des arbres. "Si on se conforme aux règles d'urbanisme, on est obligé de dire oui", explique le cabinet d’Emmanuel Grégoire.

"Mais est-ce que ça nous convient? Non. Le projet a fait l'objet de long échange pour arriver à une version plus acceptable."

"Il faut respecter le patrimoine mais c’est aussi important d’avoir un établissement hospitalier au cœur de Paris", poursuit-il.

Le bâtiment, qui servait de lieu de stockage des matières premières pour les recherches de Marie Curie, doit être remplacé pour un projet d'extension du campus Pierre-et-Marie-Curie-Val-de-Grâce.

Nicolas Dumas avec Juliette Moreau Alvarez