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Paris, Lyon, Marseille... de nombreuses manifestations après la décision du Conseil constitutionnel

Manifestation devant l'Hôtel de Ville de Paris après la décision du Conseil constitutionnel de valider l'essentiel de la réforme des retraites, le 14 avril 2023.

Manifestation devant l'Hôtel de Ville de Paris après la décision du Conseil constitutionnel de valider l'essentiel de la réforme des retraites, le 14 avril 2023. - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Les manifestants se sont rassemblés par centaines dans de nombreuses villes après la validation de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel.

Huées, mines déconfites, consternation ou colère ont accueilli vendredi la décision du Conseil constitutionnel, qui a validé l'essentiel de la réforme des retraites, lors de rassemblements dans toute la France, rapporte l'AFP.

"Cette décision fera date. Je constate qu'on va à terme vers le décès de la Ve République", lance Jean-Marie, enseignant de 50 ans, sur la place de l'Hôtel de Ville à Paris. Il dit osciller "entre détermination et consternation".

4000 manifestants à Paris

La décision du Conseil constitutionnel, tombée peu avant 18h, y a été accueillie par les huées des manifestants.

Quelques 4.000 personnes y étaient rassemblées en début de soirée à l'appel de plusieurs syndicats, dont la CGT et FO, selon une source policière. Plusieurs centaines de jeunes s'y étaient rendus plus tôt, après avoir manifesté dans l'après-midi au départ de la gare Saint-Lazare.

"C'est scandaleux. Où est la démocratie ?", lance Béa, bibliothécaire de 61 ans. Non loin, un quadragénaire se dit "trop abattu" pour réagir à chaud. Ici et là, des manifestants arborent des mines déconfites.

"La mobilisation importante ici montre la détermination à aller jusqu'au retrait. Certains disent que la mobilisation faiblit, moi je crois qu'elle se radicalise", a estimé Raji Aletcheredji, 24 ans, syndiqué Solidaires.

Plusieurs centaines de personnes sont ensuite parties en cortèges spontanés émaillés d'incidents dans les rues du centre de Paris.

À Lille, quelques centaines de manifestants avec à leur tête des jeunes antifas, se sont rassemblés près de la préfecture, sous haute surveillance policière, peu après l'annonce de la décision du conseil constitutionnel. "C'est validé, ce soir ça va péter", a réagi un jeune protestataire, sans vouloir décliner son nom.

Les manifestants ont ensuite défilé dans le centre-ville aux cris de "police partout, justice nulle part", et "la retraite a 60 ans, on s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder".

À Rennes, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées en centre-ville. "C'est une déclaration de guerre", a réagi Fabrice Le Restif, secrétaire de l'Union départementale FO d'Ille-et-Vilaine. "On nous a craché à la gueule, on ne va pas se laisser faire", a-t-il ajouté.

Des rassemblements dans toute la France

Même colère à Caen, où quelque 600 personnes se sont rassemblées devant la préfecture. "On continue la mobilisation avec encore plus de détermination et on appelle la jeunesse, les retraités, les travailleurs à durcir le mouvement dans les prochains jours et à généraliser la grève dès le 1er mai", a déclaré à l'AFP Allan Bertu, responsable départemental CGT.

À Marseille, environ 200 personnes se sont rassemblées devant la préfecture, dont beaucoup arboraient des drapeaux syndicaux. "Là je pense que tout le monde est un peu révolté, désabusé, dégoûté parce que là on s'assoit sur la démocratie en fait", a réagi Marion, 35 ans.

À Strasbourg, un rassemblement statique autorisé a réuni 600 à 700 personnes dans le centre-ville. La décision du Conseil constitutionnel a d'abord été accueillie dans un silence manifestement résigné, avant des prises de parole durant lesquelles les participants ont scandé à plusieurs reprises "et nous aussi, on va passer en force".

À Toulouse où 2300 personnes s'étaient rassemblées dans l'après-midi pour une manifestation, selon la préfecture, quelques centaines de personnes se sont réunies place du Capitole aux environs de 18h.

"Ça ne me démobilise pas du tout, je suis alarmée face à un gouvernement têtu et sourd à ce qui se passe dans le pays. Les gens sont encore mobilisés, c'est fort", a réagi Sylvie Le Coq, enseignante de 56 ans.

À Dijon, bravant la pluie glaciale, et cantonnées sur une place du centre-ville par un important dispositif policier, quelque 200 personnes ont entonné des chants.

À Lyon, 300 à 400 personnes, selon la préfecture, étaient en mouvement dans le centre-ville en début de soirée, éparpillées par petits groupes dans les petites rues mais repoussées par des tirs de lacrymogène, a constaté un journaliste de l'AFP.

À Grenoble, quelque 200 personnes étaient en manifestation spontanée dans les rues en début de soirée, la police les repoussant à plusieurs reprises.

L.R. avec AFP