BFM Paris Île-de-France
Paris Île-de-France

Paris: le ras-le-bol des commerçants confrontés aux manifestations contre la réforme des retraites

Excédés par la multiplication des manifestations suivant des tracés similaires, les commerçants militent pour des itinéraires alternatifs loin des rues commerçantes.

Des manifestations qui se multiplient et des commerçants à bout. Aux alentours de la place de la Bastille, d'où s'élancent régulièrement les cortèges de manifestants parisiens, plusieurs rues commerçantes enchaînent les fermetures à la circulation ces dernières semaines en marge des mouvements sociaux organisés en protestation à la réforme des retraites.

Après cinq mobilisations depuis le 31 janvier dernier, et donc cinq blocages, plusieurs commerçants déplorent un manque à gagner conséquent et des clients absents dans les secteurs concernés.

"Toutes les manifestations sont toujours au coeur de Paris ou vers l'Est de Paris: République, Nation, Bastille... Toujours les mêmes parcours", constate Patrick Bellaiche, président de l'association des commerçants du Faubourg Saint-Antoine sur notre antenne.

"Même si ce ne sont pas ces parcours-là, c'en sont où des gens travaillent et nous, les commerçants, on est un peu pris en otages les jours des manifestations", poursuit ce dernier au micro de BFM Paris Île-de-France.

La peur de la casse

Par peur d'éventuels débordements, certains commerçants ont même préféré fermer leur boutique lors du passage des cortèges. "Il y a un sentiment qui est un peu glauque, qui n'est pas comme d'habitude. Les gens ne se baladent pas en toute sécurité, on voit des magasins et des enseignes barricadés", confie le président de l'association des commerçants du Faubourg Saint-Antoine.

Afin de faire revenir leur clientèle, les commerçants parisiens réclament notamment des changements de tracés lors des futures manifestations à destination de rues non-commerçantes, comme "à Paris Plages", sur les quais de Seine. "C'est assez large, ils seront tout aussi entendus, il n'y a pas de magasins et donc il ne peut pas y avoir de casse", affirme Patrick Bellaiche.

Si la plupart des commerçants interrogés comprennent les revendications des manifestants, tous dénoncent un chiffre d'affaires bien en deçà de leurs ventes habituelles, avec des baisses estimées jusqu'à -50% chez certains vendeurs.

Solenn Boulant avec Alixan Lavorel