Paris: la préfecture critique la mairie sur les modifications de circulation

Élise Lavielle, la sous-préfète, a déploré ce jeudi 8 février "que la ville de Paris privilégie le plus souvent une présentation isolée et indépendante de ses projets", une "vision parcellaire" qui "rend le travail d'analyse de nos services extrêmement compliqué".

La préfecture de police a critiqué ce jeudi 8 février la "vision parcellaire" de la mairie de Paris sur ses projets modifiant la circulation automobile dans la capitale, exprimant de nouvelles inquiétudes sur la Zone à trafic limité (ZTL) de Paris Centre.

Dans un débat au Conseil de Paris portant sur le plan local des mobilités (PLM) que l'exécutif d'Anne Hidalgo s'est engagé à fournir début 2025, la sous-préfète Élise Lavielle a déploré "que la ville de Paris privilégie le plus souvent une présentation isolée et indépendante de ses projets", une "vision parcellaire" qui "rend le travail d'analyse de nos services extrêmement compliqué".

"Les projets en cours d'instruction sont régulièrement impactés par d'autres projets structurants jusqu'alors inconnus dans leur déclinaison précise", a déploré Élise Lavielle, citant les projets de végétalisation et piétonnisation "Embellir votre quartier".

Juxtaposition

Cette juxtaposition rend "la mesure des effets (de) report" de circulation "extrêmement complexe, voire impossible dans certains cas", a estimé la directrice adjointe de cabinet du préfet de police Laurent Nuñez.

De même, a dit la représentante de l'État, "certains projets que nous considérons comme majeurs ne sont assujettis à aucune étude d'impact".

Sur la ZTL, qui doit chasser du cœur de la capitale le trafic de transit après les Jeux olympiques, la préfecture de police n'est "toujours pas d'accord" pour y inclure les quais hauts de la rive droite de la Seine et les îles de la Cité et Saint-Louis, a explicité Élise Lavielle.

"Un congestionnement de certaines voies"

Elle a mis en garde contre un "manque de lisibilité" pour les conducteurs qui risque "d'entraîner des comportements peu maîtrisables, avec un congestionnement de certaines voies".

Quant au périphérique, où la mairie veut réduire de 70 à 50 km/h la vitesse maximale malgré l'opposition du gouvernement, le projet "comporte un certain nombre d'incompatibilités avec le cadre juridique", a estimé la sous-préfète.

Cette dernière "a eu des propos d'appréciation de notre politique publique", a déploré auprès de l'AFP l'adjoint (EELV) aux mobilités David Belliard, se disant "inquiet" que la préfecture "fasse de la politique et soit le porte-voix du gouvernement".

F.B. avec AFP