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Paris: la mairie demande le "déconventionnement" de l'école Stanislas, sauf "mise en conformité"

Collège Stanislas à Paris

Collège Stanislas à Paris - AFP

La ville a formulé cette demande à l'État dans un texte adopté ce vendredi 9 février, lors de l'assemblée municipale.

La mairie de Paris demande au gouvernement le "déconventionnement" de l'école privée Stanislas, au coeur d'une polémique, à moins que l'établissement catholique "ne se mette en conformité avec les recommandations" du rapport officiel faisant état de "dérives".

Dans un texte adopté vendredi 9 février, l'assemblée municipale à majorité de gauche "demande au ministère de l'Education nationale le déconventionnement de l'établissement privé Stanislas, à moins que l'établissement ne se mette en conformité avec les recommandations formulées dans le rapport de l'Inspection générale, et avec les lois relatives à la lutte contre les discriminations, dont le sexisme et l'homophobie".

Dans ce texte symbolique initié par les communistes et amendé par l'exécutif, la mairie demande aussi à ce que Stanislas "respecte la liberté de conscience" des élèves.

1,3 million d'euros de financement suspendus

Le Conseil de Paris demande aussi au rectorat "une enquête exhaustive auprès des établissements d'enseignement privé sous contrat, afin de vérifier la conformité de leurs pratiques avec le Code de l'Education et le respect des valeurs républicaines".

Après la publication par Mediapart d'un rapport de l'Education nationale révélant "des dérives dans l'application du contrat d'association" avec l'Etat au sein de Stanislas, comme par exemple l'obligation de suivre des cours de catéchisme, la Ville de Paris, à la fois commune et département, avait annoncé suspendre provisoirement son financement.

Pour l'année scolaire 2022-2023, celui-ci s'élevait à un total de 1,3 million d'euros cumulant les sections maternelle (115 élèves), élémentaire (368) et collège (1.329) de cet établissement du très cossu 6e arrondissement.

L'opposition s'insurge

Une décision "purement illégale" car "ces subventions sont tout simplement obligatoires", a dénoncé l'élue d'opposition de droite Inès de Raguenel.

"Cet acharnement ne peut dissimuler une forme de détestation à l'égard d'un modèle fondé sur l'excellence", a-t-elle ajouté.

"Il n'est écrit nulle part que les collectivités locales doivent être des financeurs aveugles", lui a répondu l'adjoint (PS) à l'Education Patrick Bloche, demandant "le respect de la loi par Stanislas (...), ni plus ni moins".

L'élu communiste Jean-Noël Aqua a dénoncé un "rapport accablant".

La position de la mairie, dirigée par la gauche, diffère de celle de la région Ile-de-France dirigée par la droite, dont la présidente Valérie Pécresse a maintenu ses financements obligatoires au lycée Stanislas malgré les "manquements" évoqués dans le rapport.

M.B. avec AFP