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"Paris à 50°C": les détails des exercices de mise à l'abri des habitants organisés ce vendredi

Après un an de préparation, la ville de Paris va enfin mettre en œuvre son exercice, en deux temps, de mise à l'abri des habitants lors d'un épisode caniculaire, sous 50°C.

Après un voyage immersif à l'Atelier des lumières ce lundi soir, la ville de Paris tente à nouveau un exercice inédit sur le réchauffement climatique. Ce vendredi 13 octobre, la municipalité et l'État travailleront conjointement sur un exercice grandeur nature intitulé "Paris à 50°C".

Le scénario imagine les Parisiens le mercredi 25 juin 2032, sous une canicule qui dure déjà depuis deux semaines. Les températures sont supérieures à 39°C la journée. Une nouvelle hausse des températures vers les 50°C est même prévue avec l'arrivée d'un dôme de chaleur. Le but de l'exercice: la mise à l'abri des Parisiens.

"On atteint 50°C et nous allons être dans l'obligation, ville de Paris, d'évacuer dans deux quartiers parisiens des populations, parce que des incidents divers et variés, aussi bien sanitaire que technique, arrivent à ces populations", explique Pénélope Komitès, adjoint à la maire de Paris en charge de la résilience au micro de BFM Paris Île-de-France.

"Ça a pour but de tester nos politiques publiques actuelles. De voir, aussi comment la population et les habitants vont réagir. Comment ils cohabitent dans des lieux refuges", poursuit-elle.

"On n'est jamais complétement prêt"

Ce scénario a été travaillé avec les scientifiques du Grec francilien, le groupe régional d’expertise sur le changement climatique en Île-de-France. En 2019, Paris a connu un pic de température à 42,6°C. En 2022, trois canicules ont frappé la capitale et cette année, l'été a été le plus chaud jamais enregistré à Paris. D'où le besoin pour la municipalité de se mettre en condition d'une saison à 50°C.

C'est donc à travers deux exercices que Paris se met en situation. Le premier, ce vendredi matin dans le 19e arrondissement et le second dans l'après-midi, cette fois-ci dans le 13e arrondissement. 

Il s’agira de jeux de rôle en conditions quasi-réelles avec à chaque fois une soixantaine de participants (habitants, personnels d'Ehpad, classes élémentaires et secondaires). Des partenaires comme les pompiers de Paris, la préfecture de police ou encore les gestionnaires des réseaux électriques seront également présents.

"C'est un exercice qui est important pour deux raisons", détaille Joseph Dupré La Tour, général commandant de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris au micro de BFM Paris Île-de-France. "Ça va nous mettre en coordination avec des services que l'on a l'habitude de côtoyer sur ce type de problématique. Ça fait plus d'un an que l'on travaille avec la mairie de Paris pour monter cet exercice."

La deuxième raison qui fait de cet exercice un moment important pour le général commandant, "c'est typiquement lié au type de pathologie que l'on va affronter", insiste-t-il.

"Des pathologies qui sont liées à la déshydratation dans les étages les plus élevés des immeubles parisiens, vers des populations les plus vulnérables, je pense aux personnes âgées, aux personnes qui sont seules, aux jeunes enfants", poursuit-il.

"On n'est jamais complétement prêt sur tous les scénarios. Notamment sur des scénarios qui étaient, il y a encore quelques années, des scénarios de science-fiction."

"Identifier les manques"

La semaine prochaine, un troisième exercice depuis la cellule de crise de Paris sera mené afin de tester les mesures et la coordination de ces mêmes acteurs, cette fois à l’échelle de toute la capitale.

"Les exercices de crise comme 'Paris à 50°C' sont utiles pour mobiliser les acteurs mais aussi les Parisiennes et Parisiens autour d’un risque partagé et anticipé sur le territoire parisien, tester les réponses prévues en cas de crise et identifier des manques, des besoins de coopérations, voire des éventuels dysfonctionnements", a indiqué Anne Hidalgo dans le communiqué de presse de la ville.

À l'avenir d'autres scénarios pourraient être testés comme les crues, le risque d'attaque informatique ou encore une nouvelle pandémie. Mais avant cela, la ville tirera les enseignements à l'aide de retour d’expériences qui est "une phase capitale pour cet exercice inédit, afin d’analyser les enseignements que l’on peut en tirer pour l’ensemble des acteurs mobilisés".

Nicolas Dumas, avec Juliette Moreau Alvarez