Notre-Dame-de-Paris: un deuxième sarcophage en plomb découvert dans la cathédrale

Dorothée Chaoui-Derieux, conservatrice en cheffe du patrimoine, a fait le point sur les fouilles archéologiques de la cathédrale, dans un entretien accordé au Parisien.

Des découvertes "exceptionnelles". Les archéologues en charge des fouilles organisées à Notre-Dame-de-Paris ont découvert un deuxième sarcophage en plomb dans la cathédrale, a révélé Dorothée Chaoui-Derieux, conservatrice en cheffe du patrimoine au service de l’archéologie de la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) Île-de-France, dans un entretien accordé au Parisien.

Une découverte qui s'est produite le 8 avril dernier, lors du dernier jour des fouilles organisées avant l'installation d'un échaffaudage de travaux pour reconstruire la flèche.

"Sous le radier en pierre (plateforme recouvrant le sol, ndlr), nous avons repéré un interstice que nous avons éclairé à la lumière de nos téléphones portables. La caméra a révélé la présence d’un autre sarcophage en plomb, dans son caveau en plâtre en très bon état et situé plus près du chœur que le premier", a expliqué Dorothée Chaoui-Derieux.

Le premier sarcophage bientôt ouvert

Un premier sarcophage en plomb anthropomorphe avait été découvert le 14 mars dernier dans la même zone, au niveau de la croisée du transept, c'est-à-dire entre le choeur et la nef de la cathédrale. Il sera bientôt transféré à l'institut médico-légal de Toulouse pour être ouvert "d'ici à l'été", a précisé la conservatrice du patrimoine.

La fouille intérieure du sarcophage, qui contient "un squelette, quelques cheveux, des végétaux et des fragments de textile", ainsi que des prélèvements ADN permettront de le dater, quand l'étude des os et des dents indiqueront son sexe et son âge. Mais puisqu'il était conservé dans cette cathédrale, "il s'agit forcément d'un haut dignitaire", a assuré Dorothée Chaoui-Derieux.

"Une fois tous ces examens réalisés, l'archevêché de Paris a fait part de son souhait qu’il soit réinhumé à Notre-Dame. Et il n’y a aucune raison objective de s’y opposer" a-t-elle indiqué.

"Des découvertes exceptionnelles"

Autre découverte: entre 300 et 400 morceaux du jubé ont été retrouvés. Parmi eux se trouvent des représentations de personnages, dont une tête du Christ, ou encore de végétaux et pèsent jusqu'à 380 kilos. "Ces œuvres sont d’une finesse d’exécution incroyable [...] et sont resplendissantes de couleurs", a commenté Dorothée Chaoui-Derieux.

Elle ne s'attendait "pas à une telle conversation des niveaux archéologiques" et a reconnu "des découvertes exceptionnelles" faites par les 12 archéologues de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) lors de ces fouilles menées entre le 2 février au 8 avril. La fin des travaux de la cathédrale est prévue pour 2024.

Emilie Roussey