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Manifestant amputé d'un testicule à Paris: son avocate demande "l'identification du policier"

Lucie Simon, avocate du manifestant amputé d'un testicule après avoir été blessé pendant la manifestation du 19 janvier à Paris, s'exprime sur l'état de son client et le dépôt de plainte.

"Un coup cruel, un coup sadique." Trois jours après la manifestation contre la réforme des retraites à Paris, le manifestant, blessé et amputé d'un testicule jeudi dernier, est "encore en état de choc", affirme son avocate, Lucie Simon, invitée ce dimanche de BFMTV.

L'homme est "traumatisé"

Âgé de 26 ans, Ivan S. est sorti d'hospitalisation mais reste "traumatisé" après les faits. "Sa vie est en train de basculer avec des conséquences irréversibles sur sa santé physique et sa santé mentale", explique Lucie Simon.

C'est aussi "l'incompréhension" qui demeure d'où le dépôt d'une plainte avec constitution de partie civile pour "violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique entraînant une mutilation".

Lucie Simon se dit "étonnée qu'il n'y ait pas d'enquête" et que son client n'ait pas été auditionné par l'Inspection générale de la police nationale. "On regrette une forme d'inertie judiciaire dans ces dossiers", dénonce-t-elle ajoutant vouloir "aller plus loin et plus vite".

"Nous demandons l'identification du policier. On a besoin d'entendre le policier, de savoir sa version quand bien même je doute qu'elle nous satisfasse", ajoute l'avocate.

Le jeune manifestant était tombé à terre lors d'une charge de la police. "Un premier policier lui donne un coup de pied puis il tombe et se retrouve sur le dos", détaille son avocate. Il est alors "parfaitement inoffensif lorsqu'un policier lui assène un coup de matraque de manière parfaitement délibérée dans les parties génitales".

"Un acte purement gratuit"

"Est-ce qu'à ce moment-là, pour ce policier, il est nécessaire de venir asséner un coup de matraque dans les parties génitales de mon client sachant qu'il n'y a aucune interpellation après", clame Lucie Simon sur BFMTV.

"C'est un acte purement gratuit avec un coup extrêmement violent", complète-t-elle. Elle souligne que son client n'a pas jeté de projectile ou ne s'est pas montré violent envers les forces de l'ordre, rejetant ainsi l'hypothèse d'un geste de légitime défense de la part du policier.

La préfecture de police de Paris, contactée par BFMTV, a indiqué que "dans un contexte d’extrême violence et dans le cadre d’une manœuvre de police pour interpeller des individus violents, le préfet de police a demandé au Directeur de l'ordre public et de la circulation à ce que les circonstances exactes de l’incident rapporté soient éclaircies".

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a, lui, dit ce dimanche, sur BFMTV, avoir "beaucoup d'empathie" pour la victime. "Il faut comprendre les conditions dans lesquelles cette intervention a été réalisée. Ce que dit la préfecture est que c'était une séquence lourde pour les forces de l'ordre, donc il faut pouvoir identifier ce qui relèverait de la légitime défense ou non", a-t-il conclu, demandant l'ouverture d'une enquête.

Amaury Tremblay