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INFO BFMTV. Hauts-de-Seine: deux projets d’assassinats déjoués

Police (illustration)

Police (illustration) - AFP

Trois suspects ont été récemment mis en examen dans le cadre de deux projets d’assassinat distincts. Ils ont été placés en détention provisoire.

C’est la glaçante illustration d’une tendance lourde dans le milieu du narcobanditisme des cités. Selon les informations de BFMTV, trois jeunes hommes, dont un mineur de 17 ans, ont été récemment mis en examen par un juge d’instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine), dans deux affaires distinctes de "tentative de meurtre en bande organisée" et "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime". Les trois suspects ont été placés en détention provisoire.

Un jeune homme interpellé

Tout commence le 18 mars, peu après 6 heures du matin, dans une petite maison aux murs gris de la rue Paul-Lafargue à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) en bordure de l’autoroute A1.

Les enquêteurs du service départemental de police judiciaire (SDPJ) des Hauts-de-Seine, épaulés par leurs collègues de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la police judiciaire parisienne, interpellent sans difficulté le locataire d’un modeste logement.

Ce ressortissant algérien, âgé de 25 ans, est aussitôt placé en garde à vue et fait valoir son droit au silence. Les policiers de la PJ92 ont recueilli plusieurs éléments compromettants à son encontre après la découverte inopinée, en pleine nuit, quatre mois plus tôt, de deux véhicules abandonnés dans une rue d’une commune cossue de l’Ouest parisien.

De l'ADN découvert

Dans la nuit du 11 au 12 novembre 2023, peu avant 3 heures du matin, des policiers du commissariat de Meudon (Hauts-de-Seine) patrouillent rue Georges-Millandy lorsqu’ils aperçoivent une Peugeot 2008 et une Citroën DS3, phares allumés, portes ouvertes et moteurs tournants, mais vides de tout occupant.

Ces derniers semblent avoir pris précipitamment la fuite après avoir déversé de l’essence dans les habitacles de ces deux voitures volées quelques semaines plus tôt.

Pour une raison inconnue, le feu n’a pas pris, ce qui permet aux policiers de mettre la main sur des cagoules, des gants mais aussi sur un pistolet-mitrailleur PPS-43 de manufacture soviétique, muni de son chargeur rempli de 20 cartouches de calibre 7,62 mm et sur une caméra GoPro.

Saisis de la poursuite des investigations, les enquêteurs de la PJ92 exploitent ce matériel vidéo et y découvrent des images pour le moins intrigantes: on y distingue deux inconnus en train de procéder à des surveillances autour de différents lieux et du domicile d’un homme, âgé d’une quarantaine d’années, à Sèvres (Hauts-de-Seine).

Et cette "cible" n’est pas un inconnu pour la police. Décrit comme un trafiquant de drogue d’envergure, il a également été impliqué dans des règlements de comptes qui se sont soldés par le décès de plusieurs de ses proches. Les investigations techniques ont établi la présence de l’ADN du tueur à gages présumé sur des éléments saisis dans les voitures abandonnées à Meudon. 

L’enquête se poursuit pour tenter d’identifier le commanditaire de ce "contrat".

Une rivalité entre gangs

La seconde affaire prend sa source dans la rivalité entre deux équipes de narcotrafiquants implantées à Clichy-la-Garenne, toujours dans les Hauts-de-Seine. Les 21 et 22 mars, deux jeunes hommes, âgés de 17 et 19 ans, soupçonnés de se livrer à un intense trafic de drogue, sont interpellés en fin de soirée, en pleine rue, par des policiers du commissariat local. Les deux suspects sont placés en garde à vue tandis que l’enquête est reprise par les policiers de la PJ92.

Les premières investigations laissent apparaître que ces deux suspects pourraient être impliqués dans un projet criminel destiné à éliminer un membre d’une équipe rivale. Dans un box dans lequel les deux comparses se rendaient régulièrement, les enquêteurs ont découvert un pistolet semi-automatique Sig Sauer, alimenté de trois balles de 9mm.

"Ces deux jeunes hommes sont soupçonnés d’appartenir à la bande dite des 'berges de Seine' en guerre contre celle des quartiers Nord de Clichy-la-Garenne, confie une source proche de l’affaire. Leur interpellation a permis d’éviter un bain de sang."

Outre les chefs de "tentative de meurtre en bande organisée" et "association de malfaiteurs en vue de commettre un crime", les deux sicaires présumés ont également été mis en examen pour "trafic de produits stupéfiants" et "infractions à la législation sur les armes", avant d’être écroués.

Stéphane Sellami avec Alixan Lavorel