Incendies de bus électriques à Paris: la cause "très vraisemblablement" identifiée

Le 4 et 29 avril derniers, deux bus électriques du constructeur Bolloré ont pris feu à Paris, sans faire de victime.

Après l'incendie de deux bus électriques du constructeur Bolloré à Paris, en avril dernier, la RATP avait demandé une expertise complète au constructeur. Les premières conclusions viennent de tomber. La cause est "très vraisemblablement" identifiée et devrait occasionner un rappel de la série défectueuse, a indiqué mercredi, à l'AFP, le PDG du groupe, Cyrille Bolloré.

"Nous avons très vraisemblablement identifié la cause racine et envoyé des courriers à nos clients", a déclaré le dirigeant lors de l'assemblée générale des actionnaires.

Un autobus électrique Bluebus s'était embrasé dans le XIIIe arrondissement de la capitale le 29 avril, quelques semaines après un autre incendie de bus, dans le 5e arrondissement. Ces deux incidents n'ont pas fait de blessé.

En réponse à ces deux incendies, la RATP avait annoncé retirer temporairement 149 bus électriques de la circulation "par mesure de précaution". Ces deux feux concernaient, à chaque fois, des bus d'une "même série Bluebus 5SE de la marque Bolloré", indiquait alors la RATP à l'AFP.

Un problème "d'assemblage d'un composant électronique"

Selon les premiers résultats de l'enquête menée par Bluebus, le problème principal ne viendrait pas d'un "défaut d'électrochimie" mais "peut-être de l'assemblage d'un composant électronique sur une série donnée", a indiqué Cyrille Bolloré.

Le rappel et la reproduction des modules occasionneraient une dépense supplémentaire de 10 millions d'euros pour le groupe en 2022, a-t-il ajouté. La RATP et le Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre (BEA-TT) ont également lancé des investigations.

"C'est quand on aura les résultats des premières enquêtes qu'on prendra la décision de remettre les bus en circulation", une fois d'éventuels correctifs appliqués, avait expliqué à l'AFP Laurent Probst, le directeur général d'Ile-de-France Mobilités (IDFM). Le premier incendie a été provoqué par "un défaut sur la batterie", avait-il relevé.

Le groupe Bolloré, principalement actif dans la logistique et les médias (Vivendi), détient également plusieurs activités liées au stockage d'électricité. Il développe notamment un système de batteries solides Lithium Métal Polymère (LMP), concurrent des batteries Lithium ion les plus couramment utilisées pour les véhicules électriques.

Solenne Bertrand avec AFP