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Île-de-France: une offre de transports réduite jusqu'en 2022, inquiétude des associations d'usagers

Île-de-France Mobilités a décidé lors de son conseil d'administration de prolonger les offres allégées sur les transports en commun de la région jusqu'en 2022.

Les Franciliens doivent se préparer à voyager avec moins de métros, de RER, de trains et de bus au moins jusqu'en 2022. La cause? La fréquentation des transports en commun qui n'a pas retrouvé son niveau d'avant la crise Covid-19.

Île-de-France Mobilités a décidé lundi, lors de son conseil d'administration, de continuer à maintenir une offre réduite sur l'ensemble de ses réseaux. Dans le métro, il faut ainsi compter sur 96% du trafic normal sur les lignes 4 ou 6, mais 79% sur la ligne 2 par exemple, cite Le Parisien.

Du côté des associations d'usagers comme la Fédération nationale des usagers des transports (Fnaut) Île-de-France, cette décision inquiète.

"On regrette cette décision d'Île-de-France Mobilités, on s'y attendait un peu puisque que depuis début septembre on a constaté que la fréquentation et le trafic n'étaient pas revenus à la normale mais on voit qu'il y a de plus en plus d'usagers néanmoins et ça pose vraiment des problèmes", explique Marc Pélissier, président de la Fnaut Île-de-France, sur BFM Paris.

Temps d'attente allongé, saturation des lignes

Pour la Fnaut Île-de-France, le fait que la fréquence des transports au commun soit toujours allégée a des conséquences sur les usagers. Cela affecte tout d'abord les temps d'attente, surtout sur le RER "où il y a des creux de desserte qui peuvent être d'une demi-heure ou d'une heure", selon Marc Pélissier, interrogé sur BFM Paris.

Autre problème: la saturation sur les lignes en offre allégée au moment des heures de pointe. Si certaines lignes très fréquentées comme le RER B ou le RER A ont été épargnées, ce n'est pas le cas de toutes.

Le président de la Fnaut Île-de-France prend l'exemple de la ligne 14 "légèrement allégée d'environ 5%" sur laquelle "on commence à avoir des difficultés pour monter dans le métro, le matin aux heures de pointe".

Un "problème financier" chez Île-de-France Mobilités

Pourquoi maintenir cette offre allégée jusqu'à janvier alors? Cela découle d'un "problème financier" chez Île-de-France Mobilités, affirme Marc Pélissier, dont les recettes ont chuté et qui ne reçoit pas un soutien assez conséquent de la part de l'Etat.

Ce dernier a pourtant annoncé lundi, octroyer "une aide de 800 millions pour l'année 2021, à laquelle s'ajoute une aide de trésorerie de 274 millions d'euros, qui sera remboursée début 2022" que Valérie Pécresse a jugé "très insuffisante".

De son côté, Marc Pélissier affirme que la baisse de la fréquentation ne représente que des "économies très modestes, quelques dizaines de millions face à un problème financier de plus d'un milliard".

Une solution possible pour remédier à ces problèmes financiers ne serait-elle pas la hausse des tarifs des transports en commun? Le président de la Fnaut Île-de-France admet qu'il y a "un risque" mais également "une marge de manœuvre" pour une augmentation légère, de l'ordre de l'inflation. Mais cela ne pourrait se faire qu'avec "un retour de l'offre à 100%".

Marine Langlois