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Île-de-France: pour pallier le manque de personnel, la RATP rappelle des chauffeurs de bus retraités

La RATP évoque le contexte sanitaire et en explique qu'il s'agit d'une démarche ponctuelle et limitée à quelques dizaines d'agents volontaires.

Baisse des effectifs, temps de travail allongé, jours de repos supprimés... La RATP peine a recruter des chauffeurs de bus. Pour pallier cette pénurie, la régie a décidé de rappeler du personnel à la retraite.

"La RATP a besoin de vos compétences et nous vous proposons de reprendre du service pour une durée déterminée à votre convenance", détaille la RATP dans un courrier envoyé fin février à 90 machinistes, que BFM Paris s'est procuré.

"Ils démontent toute l'attractivité du travail"

Si cette initiative n'offusque pas certains usagers qui jugent que la RATP "fera revenir des gens qui sont aptes", d'autres sont plus perplexes. "Ça fait peur, explique un usager à BFM Paris. C'est comme si c'était ma grand-mère qui conduisait le bus, je ne suis pas à l'aise." Un autre encore aurait préféré qu'on laisse les chauffeurs de bus "se reposer et profiter" de leur retraite.

Du côté des machinistes, cette pénurie de personnel est la conséquence de la dégradation des conditions de travail.

"Nos conditions de travail vont être de toute façon modifiées au 1er juillet, détaille Grégory Thomas, chauffeur de bus à la RATP, ancien délégué syndical SUD. Il faudra faire 40 et quelques minutes de plus par jour et puis cinq jours de repos vont être enlevés. Ils démontent toute l'attractivité du travail, puis ils s'étonnent de ne pas réussir à recruter."

Contactée par BFM Paris, la RATP se défend en évoquant le contexte sanitaire. Elle évoque ainsi une démarche ponctuelle et limitée à quelques dizaines d'agents volontaires.

Fin février, de nombreuses organisations syndicales ont lancé un appel à la grève illimitée sur l'ensemble du réseau dès le 25 mars. Elles réclament notamment une hausse des salaires. La RATP affirmait avoir mis en œuvre une revalorisation salariale moyenne de 2,7 % pour 2022. Une augmentation contestée par les syndicats qui affirme que ce chiffre ne s'élevait en réalité qu'à 0,4%.

Nils Constant et Solenne Bertrand