Île-de-France: les usagers déçus après l'annonce de l'allégement de la rénovation des rames du RER B

Les rénovations des rames du RER B ont été revues à la baisse pour permettre un retour anticipé sur les rails. La première sera remise en service en juillet prochain, sans climatisation ni vidéoprotection.

Déception pour les usagers du RER B. Après l'annonce de Valérie Pécresse mercredi dernier au sujet d'une rénovation des rames M184 revue à la baisse -sans climatisation ni caméra- pour leur assurer un retour plus rapide sur les rails, les utilisateurs de la ligne se sentent délaissés. Ils appréhendent notamment l'été et les fortes chaleurs sans ventilation réfrigérée.

"On est déjà serré comme des sardines aux heures de pointe. Sans climatisation, je ne trouve pas ça correct", déplore Island, interrogée par BFM Paris Île-de-France. "J'aurais voulu un train avec du confort, ce pourquoi on paye le pass Navigo tous les mois", insiste-t-elle.

Même son de cloche pour Delphine qui regrette la suppression de la climatisation. "Dans les rames, c'est étouffant."

"Un relooking des rames"

"En termes d'écologie, ça ne me dérange pas d'avoir de climatisation. En revanche, pour les caméras de sécurité avec les vols et les agressions, notamment envers les femmes, elles pourraient être très utiles", considère Marc, un voyageur interrogé par BFM Paris Île-de-France. Car outre l'ajout de la climatisation qui ne sera pas effectué lors des travaux, les rames ne bénéficieront pas non plus de vidéoprotection.

"Cela aurait nécessité que l'on désosse complétement les voitures et qu'on les remette en état", a justifié Valérie Pécresse qui parle d'un "relooking" plutôt que d'une réelle rénovation.

"On demande à ce qu'on arrête de faire du neuf avec du vieux", dénonce de son côté, Arnaud Bertrand, président de l'association Plus de trains.

"Un doigt d'honneur aux usagers"

L'annonce fait également un tollé auprès de l'opposition. Céline Malaisé, conseillère régionale (PCF) et présidente du groupe Gauche communiste écologiste et citoyenne, dénonce "un nouveau doigt d'honneur fait aux usagers".

"C'est un nouveau doigt d'honneur, nouvelle maltraitance contre ces usagers [...] C'est quasiment une des lignes du RER en Île-de-France qui est la plus maudite", considère l'élue communiste.

La première rame ainsi rénovée sera remise en service en juillet, alors que ce chantier a pris trois ans de retard. Une façon de rendre le trafic plus fluide, car les rames immobilisées "impactent l'exploitation" du RER B. "C'est une ligne qui a toute notre attention", assure Valérie Pécresse. Un audit a d'ailleurs été confié à Yves Ramette, ancien directeur général (DG) de SNCF Réseau Île-de-France et ancien DG adjoint de la RATP.

À terme, les MI79 et les MI84, qui sont les matériels roulants sur le RER B, doivent être remplacés par le MI20 à l'horizon 2027-2030.

Ella Jelidi avec Juliette Vignaud