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Hospitalisation d'un détenu d'ultragauche en grève de la faim depuis un mois

Un couloir d'hôpital au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Pointe-a-Pitre, Guadeloupe, en septembre 2020. (PHOTO D'ILLUSTRATION)

Un couloir d'hôpital au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Pointe-a-Pitre, Guadeloupe, en septembre 2020. (PHOTO D'ILLUSTRATION) - Lara Balais / AFP

L'homme de 37 ans avait annoncé le 27 février entamer une grève de la faim, estimant que ses "opinions politiques" sont "criminalisées" par sa détention provisoire depuis fin 2020.

Florian D., soupçonné par la justice antiterroriste d'avoir préparé des "actions violentes" avec un groupe d'"ultragauche", a été hospitalisé après un mois de grève de la faim pour dénoncer sa détention provisoire.

Cette hospitalisation démontre une absence d'écoute totale des autorités pénitentiaire et judiciaire qui, par leur acharnement, contribuent à détruire l'état de santé de Florian", ont dénoncé ses avocats Raphaël Kempf et Coline Bouillon. Ils se sont dit "extrêmement inquiets".

Leur client, détenu à Bois d'Arcy, a été hospitalisé jeudi à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes, ont-ils indiqué. Une source proche du dossier a confirmé à l'AFP l'information.

Florian D. avait annoncé le 27 février entamer une grève de la faim, estimant que ses "opinions politiques" sont "criminalisées" par sa détention provisoire depuis fin 2020.

Une assignation à résidence lui a été refusée.

Depuis cette annonce, il a reçu dans une tribune publiée par Politis le soutien de personnalités telles que l'écrivain Alain Damasio, le philosophe Étienne Balibar, la porte-parole d'Attac Annick Coupé ou la politologue et militante féministe Françoise Vergès.

Depuis son interpellation le 8 décembre 2020, Florian D., 37 ans, est incarcéré à l'isolement et mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste" criminelle. Le 16 février, une assignation à résidence lui a été refusée.

"Je ne réclame à l'heure actuelle que ma mise en liberté en attendant de démontrer le côté calomnieux de cette honteuse accusation", ajoutait-il dans son texte diffusé au début de sa grève de la faim.

Il avait combattu auprès des Kurdes

Selon deux sources proches du dossier, sept personnes sont mises en examen dans cette affaire, et Florian D. est le dernier détenu. Considéré comme le meneur, il avait combattu auprès des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava, dans le nord-est de la Syrie, contre le groupe État islamique.

Selon une source proche du dossier, Florian D. était fiché S et il s'agit du seul dossier d'ultragauche dont le parquet national antiterroriste (Pnat) est actuellement saisi.

Selon des éléments de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance, la justice le soupçonne d'avoir utilisé son expérience auprès des Kurdes pour former un groupe et envisager des "actions violentes" contre des policiers ou militaires français.

Par A.G avec AFP