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Police-Justice

Ultragauche: Laurent Nuñez observe une "montée en gamme de la violence"

Laurent Nunez, en octobre 2019.

Laurent Nunez, en octobre 2019. - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Le coordonnateur national du renseignement évoque notamment des appels à "dégrader des lieux du Grand capital, des collectivités locales, des antennes-relais". Les autorités estiment à 2000 le nombre de membres de la mouvance ultragauche.

Il y a une "montée en gamme importante de la violence dans la mouvance ultragauche", a assuré ce dimanche le coordonnateur national du renseignement Laurent Nuñez après la mise en examen de sept personnes soupçonnées d'avoir voulu préparer une action violente.

200 dégradations en 2020

Depuis le début de l'année, les autorités ont recensé "un peu moins de 200 dégradations", dont une partie a été revendiquée par l'ultragauche, après un appel à commettre "des actions directes: dégrader des lieux du Grand capital, des collectivités locales, des antennes-relais", a expliqué Laurent Nuñez.

"Plus de la moitié" des dégradations recensées concernent des pylônes de téléphonie, a-t-il déclaré, avant d'ajouter: "En 2017, il y avait eu aussi un appel un peu identique, mais celui de cette année semble plus suivi, il y a plus d'actions", a-t-il ajouté.

Vendredi, sept membres de l'ultragauche ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste" criminelle. Ces six hommes et une femme, âgés de 30 à 36 ans, soupçonnés d'avoir voulu préparer une action violente, avaient été interpellés mardi.

Leurs cibles n'étaient pas "arrêtées", a précisé dimanche une source proche du dossier à l'AFP. "Cela tournait autour des institutions, des forces de l'ordre ou des militaires", a-t-elle ajouté.

Soldat aux côtés des Kurdes, puis SDF

L'un des suspects, Florian D., considéré comme le "meneur", a combattu au côté des Kurdes au "Rojava" (Kurdistan occidental), dans le nord-est de la Syrie, pendant dix mois de 2017 à début 2018, selon cette source.

Interpellé dans un squat à Toulouse, il était sans domicile fixe et avait été condamné pour violences aggravées, port d'armes, conduite sous stupéfiants, a précisé une autre source proche de l'enquête.

Un des membres du groupe était président d'une petite association d'airsoft (tir au pistolet à billes), selon l'une des sources. "Ils se sont entraînés sous couvert de cette association, sur un terrain qui appartenait au meneur dans l'Indre", a-t-elle ajouté. Les autorités estiment à 2000 environ le nombre de membres de la mouvance ultragauche, selon une source sécuritaire interrogée en octobre.

Avant cette affaire, la dernière saisine connue de la justice antiterroriste pour des faits liés à l'ultragauche remonte à l'affaire de Tarnac en 2008, pour des soupçons de sabotage de lignes TGV. Mais les qualifications terroristes, objet d'un âpre débat, avaient été abandonnées par la justice avant le procès.

Par E.P avec AFP