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Gare de l'Est: où en est l'enquête sur "l'acte de sabotage" à l'origine des fortes perturbations

Des câbles incendiés en Seine-et-Marne ont paralysé le trafic à la gare de l'Est, le 24 janvier 2023.

Des câbles incendiés en Seine-et-Marne ont paralysé le trafic à la gare de l'Est, le 24 janvier 2023. - SNCF

L'incendie d'une cinquantaine de câbles dans un poste d'aiguillage a entraîné la paralysie quasi-complète de la circulation des trains.

Pour Clément Beaune, cela ne fait aucun doute. La panne d'ampleur survenue en gare de l'Est mardi n'est autre que la résultante d'"un acte de malveillance scandaleux", qui "doit être sanctionné et condamné", a déploré le ministre des Transports. Du côté de la SNCF, la tonalité est la même: on fustige "un acte de sabotage".

Les équipes techniques de la société ferroviaire ont détecté l'origine de l'incident dans un poste d'aiguillage situé entre Vaires-sur-Marne et Lagny-sur-Marne (Seine-et-Marne), à quelques dizaines de kilomètres à l'est de Paris.

C'est ici, au cœur d'un épais nœud ferroviaire, qu'ont été incendiés une cinquantaine de câbles, reliés à environ 600 circuits de sécurité "très importants pour le système d'exploitation", selon Olivier Bancel, directeur général exécutif Projets, Maintenance et Exploitation de SNCF Réseau.

Un portillon d'accès retrouvé ouvert

Soupçonnant des destructions volontaires, la société ferroviaire a porté plainte. De son côté, le parquet de Meaux n'a pas tardé à ouvrir une enquête pour dégradation volontaire et mise en danger de la vie d'autrui.

Les premiers éléments observés traduisent du degré d'organisation des malfaiteurs: deux panneaux en béton condamnant l'accès à une trappe où se trouvait un premier coffret abritant les câbles électriques ont été "retirés et déposés".

La même opération a été constatée sur un second coffret -lui aussi incendié-, accessibles via un tunnel situé sous les voies. Le parquet précise qu'un "portillon d'accès aux voies de la SNCF" a en outre été retrouvé ouvert, et ce "sans aucune trace d'effraction".

"Il n'y a pas de piste"

À ce stade, "il n'y a pas de piste, pas de revendication d'un groupe", a déclaré une source proche de l'enquête à nos confrères mardi soir.

Pour autant, les informations déjà recueillies font dire à des cadres de la compagnie ferroviaire interrogés par l'Agence France-Presse (AFP) que les auteurs potentiels des dégradations connaissaient "forcément bien le réseau".

"Ce serait une erreur que d'exclure que ça ait été fait par des gens qui connaissent bien autant l'endroit que les installations", a pour sa part opiné Roger Dillenseger, ancien secrétaire général de l'Unsa ferroviaire, au micro de RTL.

"Inimaginable"

Invité sur le plateau d'Apolline Matin ce mercredi, Fabien Villedieu a écarté toute implication des syndicats dans ces dégradations. L'intéressé estime que ce n'est pas l'œuvre d'un cheminot, qui n'a pas pour "tradition de saboter son outil de travail".

"Ça me paraît inimaginable qu'un collègue puisse faire ça", a-t-il insisté, condamnant l'incendie des câbles.

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a lui aussi réagi aux vraisemblables actes de vandalisme survenus mardi. Chez nos confrères de franceinfo, il a dénoncé des "raccourcis", qu'il juge "malsains".

Après une journée de quasi paralysie, le trafic a repris progressivement ce mercredi en gare de l'Est. En moyenne trois TGV sur quatre circulent notamment depuis la mi-journée.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions