Explosion de la rue Saint-Jacques: un mois après le drame, les habitants entament leur reconstruction

Trois personnes ont péri dans le drame. Depuis ce vendredi, une partie de la place Alphonse-Laveran est de nouveau accessible aux piétons, une première étape positive pour les riverains.

Un mois tout rond s'est écoulé depuis l'explosion du 277, rue Saint-Jacques. Ce 21 juin, en pleine après-midi, une détonation retentit dans cette artère du 5e arrondissement de Paris. Un immeuble du 17e siècle, abritant notamment la Paris American Academy, est soufflé.

Un corps sans vie est extrait des décombres le 27 juin. Le 7 juillet, une victime succombe à ses blessures. Ce jeudi, le bilan s'alourdit encore avec la mort d'une femme née en 1946.

Malgré l'âpreté de la nouvelle et le traumatisme qui subsiste dans les têtes, les habitants du quartier tentent d'aller de l'avant.

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"Se projeter un peu"

Même si elle demeure essentiellement symbolique, la réouverture aux piétons, ce vendredi, de la moitié sud de la place Alphonse-Laveran constitue une première étape. Les voitures pourront de nouveau accéder au secteur à compter du 31 juillet, à condition que le calendrier fixé soit tenu.

À l'instar des autres commerçants, Bruno Flèche, propriétaire d'un salon de coiffure, se réjouit. L'intéressé va désormais pouvoir planifier les travaux à réaliser au sein de son établissement.

"On va essayer de rouvrir fin septembre, espère-t-il. Il y aura moins de passage mais bon, on peut se projeter un peu."

Une soixantaine de foyers privés de leur logement

Aujourd'hui encore, des habitants du quartier ne disposent pas d'autorisation pour regagner leur logement. "On a à peu près, je pense, une petite soixantaine de foyers", calcule Florence Berthout, maire du 5e arrondissement de Paris et invitée de BFM Paris Île-de-France ce vendredi soir.

Et d'ajouter: "Ceux qui habitaient dans deux petits immeubles de bailleurs sociaux Paris Habitat et RIVP ont trouvé des solutions de relogement temporaires ou définitives. Les autres ont trouvé des solutions dans la famille. Peu à ma connaissance, très peu, dans des hôtels".

Ces sinistrés, assure l'élue, sont épaulés par la municipalité: "On essaye de faciliter l'accès pour les papiers, les effets personnels les plus urgents à la veille de cette trêve estivale".

Florence Berthout rassurante sur la question du plomb

Quand pourront-ils espérer regagner leur logement pour de bon? "Nous ne cessons de réunir les personnes concernées, les syndics. Ce que j'espère, c'est que dans les jours, les toutes prochaines semaines, des premiers arrêtés d'interdiction d'accès d'occupation temporaire vont être levés", répond Florence Berthout.

Selon la native d'Houdan, dans les Yvelines, les deux "plus gros immeubles" ne présenteraient "pas de problème de structure". "Ce qui est déjà un énorme soulagement pour le quartier et les occupants", souligne-t-elle. Reste cependant à réaliser des travaux dans les parties communes. Nous n'en sommes pas encore là. L'heure est encore aux diagnostics.

Quant au risque d'une pollution au plomb, mise en exergue par l'Agence régionale de Santé, Florence Berthout souhaite rassurer ses administrés. La maire du 5e arrondissement de Paris l'assure: le nettoyage des écoles et crèches avoisinantes a permis une diminution drastique de la présence de produits chimiques. Florence Berthout estime désormais "les niveaux de plomb 100 fois inférieurs à ceux de Notre-Dame".

"J'espère que cette enquête va aboutir"
L'enquête visant à expliquer les causes de l'explosion de la rue Saint-Jacques se poursuit, sous l'égide du parquet de Paris. "J'espère que cette enquête va aboutir", pose l'élue. L'hypothèse d'une explosion liée au gaz n'est pas écartée.
"Dès qu'il y a une explosion, vous avez très vite des odeurs de gaz. Est-ce que cette odeur était avant, pendant ou après? Depuis ce drame, nous avons eu cinq interventions dans le quartier où on disait qu'il y avait des fuites de gaz, note l'élue. L'opérateur et les pompiers sont intervenus. Et dans aucun de ces cinq appels nous n'avons repéré de fuite de gaz."

William Helle avec Florian Bouhot