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Décarbonation: Agnès Pannier-Runacher appelle TotalEnergies à aller "plus vite, plus fort"

La ministre de la Transition énergétique estime que les "entreprises positionnées sur le secteur du pétrole ou du gaz n'auront aucun avenir" si elles ne prennent pas le chemin de la décarbonation.

Invitée ce vendredi sur Franceinfo, Agnès Pannier-Runacher a réagi aux échauffourées entre police et manifestants pour le climat qui ont éclaté ce matin à Paris en marge de l'assemblée générale de TotalEnergies. Si elle a regretté "des actions qui ne sont pas annoncées et qui créent le désordre", Elle a toutefois distingué, sur le fond, "la question que posent ces actions et qui est une très bonne question".

La ministre de la Transition énergétique a également appelé TotalEnergies à "aller plus vite, plus fort et surtout plus rapidement" vers la décarbonation.

"Total investit dans les énergies renouvelables mais l'enjeu c'est d'aller plus vite, plus fort et surtout plus rapidement. (…) Je pense qu'ils doivent mettre le paquet sur les énergies renouvelables. C'est une question essentielle pour la planète et c'est une question de survie pour l'entreprise", a ajouté la ministre.

D'après elle, "les entreprises qui sont aujourd'hui positionnées sur le secteur du pétrole ou du gaz doivent se réinventer". "Elles n'auront aucun avenir - et je l'ai dit à Patrick Pouyanné pour Total - si elles ne sont pas capables de tracer cette trajectoire de sortie des énergies fossiles et de décarbonation".

Une AG sous tension

L'assemblée générale de TotalEnergies était très attendue, trois jours après celle de Shell, perturbée par des activistes climatiques. Le groupe, déjà aux prises avec Greenpeace concernant le calcul de son empreinte carbone, doit aussi faire face à une résolution déposée par un collectif d'actionnaires l'exhortant à baisser ses émissions indirectes pour s'aligner sur les objectifs des Accords de Paris.

"Vous avez un vote qui va avoir lieu sur la politique climatique de Total et c'est dans ce cadre-là que le débat peut avoir lieu et qu'effectivement on peut mettre la pression sur Total", a souligné Agnès Pannier-Runacher.

Au sujet du projet controversé d'oléoduc chauffé Eacop développé par TotalEnergies en Ouganda, la ministre a appelé à "éviter d'être donneur de leçons", notamment par rapport au pays, soulignant que les pays africains qu'elle rencontre, notamment dans le cadre de conférences pour le climat, expriment le "besoin de moyens de développement" et renvoient les pays européens à leur bilan en termes d'émissions, "moins bon" que le leur.

Paul Louis