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Le Havre: le procès du professeur de lycée qui avait sorti un couteau devant ses élèves reporté en avril

Le lycée Claude Monet du Havre.

Le lycée Claude Monet du Havre. - Capture d'écran/Google Maps

L'enseignant avait sorti un couteau après que des interrogations de ses élèves sur la manière avec laquelle il se défendrait en cas d'attaque terroriste similaire à celle qui ont coûté la vie à Samuel Paty et Dominique Bernard. Le procès se tiendra le 18 avril.

Un enseignant mis en cause au Havre (Seine-Maritime) pour avoir tenu des propos violents et sorti un couteau devant ses élèves, devait être jugé ce vendredi 29 mars par le tribunal correctionnel pour "violence psychologique avec arme" et "port d'arme prohibé". Le procès a finalement été reporté au 18 avril prochain.

Au début de l'audience, vendredi matin, la présidente du tribunal a demandé ce report. "La présidente a renvoyé au 18 avril car elle estimait nécessaire d'être en collégiale et pas en juge unique pour décider de la culpabilité de mon client", a déclaré à l'AFP le défenseur de l'enseignant, Me Antoine Siffert.

La magistrate préférait également ne pas juger dans le contexte actuel de menaces contre des établissements scolaires, a-t-il ajouté.

L'incident était survenu le 21 octobre 2023 au lycée Claude-Monet du Havre lors d'un cours de ce professeur d'histoire-géographie âgé d'une cinquantaine d'années qui évoquait l'actualité, quelques jours après l'hommage à Samuel Paty et l'assassinat de Dominique Bernard.

"Ses élèves lui demandent ce qu'il ferait s'il était agressé comme Samuel Paty ou Dominique Bernard, il répond 'Paty avait un marteau dans son sac, moi j'ai ça' et il sort son Opinel" a déclaré son avocat Antoine Siffert à l'AFP. Quatre élèves ayant assisté à la scène avaient porté plainte, selon le parquet.

Son avocat défend un enseignant "épuisé"

Les deux enseignants ont été assassinés dans des attentats islamistes, Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine en octobre 2020 et Dominique Bernard à Arras, le 13 octobre 2023, quelques jours seulement avant l'épisode havrais.

"Il s'agit d'un prof, référent laïcité, pas très apprécié, épuisé avant les vacances et obnubilé par le contexte terroriste des assassinats de professeurs, qui va basculer à l'acmé de son délire" a ajouté Me Antoine Siffert.

Un psychiatre a décelé le 26 mars un "épuisement psychologique" chez ce professeur "fragile et vulnérable" selon l'avocat. L'enseignant a été placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès selon Bruno Dieudonné, procureur de la République au Havre. Il a interdiction d'exercer et de paraître au sein de son établissement.

G.G. avec AFP