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Grève des éboueurs au Havre: Edouard Philippe annonce le retour progressif du ramassage des déchets

Les éboueurs du Havre sont en grève contre la réforme des retraites.

Les éboueurs du Havre sont en grève contre la réforme des retraites. - BM Normandie

En tout, sur les 25 bennes dont dispose la métropole, 14 ont pu sortir pour effectuer la tournée habituelle.

"Nos concitoyens ont le droit à la salubrité". Alors que les ripeurs de la ville du Havre sont en grève depuis le 7 mars dernier pour protester contre la réforme des retraites et que le centre technique de la communauté urbaine reste bloqué par des manifestants, Edouard Philippe, maire du Havre, a annoncé avoir fait appel à la police nationale pour débloquer la situation ce vendredi matin.

"Avec l'état, nous avons procédé au déblocage ce matin et ça a permis aux agents qui voulaient travailler de pouvoir le faire", explique Edouard Philippe, au micro de BFM Normandie.

14 bennes en fonction, 11 dégradées

Le ramassage des ordures havraises à donc pu recommencer, mais avec un service encore réduit. En tout, sur les 25 bennes dont dispose la métropole, 14 ont pu sortir pour effectuer la tournée habituelle, et 11 "ont été dégradées", explique l'édile.

"On a pu ce matin, traiter la ville haute en priorité. Et nous traitons actuellement le centre-ville", se félicite Edouard Philippe.

Mercredi, 3500 tonnes de déchets s'entassaient encore dans la ville, ce qui posait un problème de salubrité publique. "Les rats, les goélands, posent un problème autour des écoles, des places, des marchés, des EHPAD et autour des restaurants. Et tout ça n'est pas acceptable, on a le droit aussi de vivre dans une ville propre", cingle l'édile.

Du côté des habitants, la nouvelle est accueillie avec soulagement. "C'est une bonne nouvelle car on commence à avoir des rats dans la rue et question sanitaire, c'est pas bon du tout", explique Bernadette au micro de BFM Normandie.

Le retour à la normale "pas immédiat"

Mais Edouard Philippe ne veut pas se faire d'illusions sur un retour à la normale dans les prochains jours.

"Je ne peux pas vous répondre. La seule chose que je peux vous dire, c'est que ça ne sera pas immédiat", confie le maire du Havre.

Ce retour au service habituel dépendra aussi "des gens qui vont reprendre le travail et de ceux qui continueront de faire grève", confie-t-il.

Et d'ajouter: "On ne va pas avec le simple service de ce matin et de cet après-midi rattraper les près de 3500 tonnes d'ordures qui doivent être encore ramassées. Mais on va pouvoir corriger et limiter le désordre aujourd'hui et pendant le week-end et ainsi rendre la ville plus propre".

Des dégradations sur le matériel

Cependant, Edouard Philippe tient à préciser qu'il ne s'agit en aucun cas d'une entrave au droit de grève "que nous respectons" mais "bloquer un site pour interdire à ceux qui veulent travailler de pouvoir le faire, c'est illégal", regrette l'élu.

Le maire a également évoqué plusieurs dégradations de matériel survenues lors des blocages.

"Je n'accepte pas les dégradations sur les outils de travail. Des badgeuses cassées, des pneus crevés, d'autres dégonflés. C'est-à-dire qu'en réalité, on fait peser sur la collectivité le coup de dégradations qui n'ont rien à voir avec la contestation sociale en cours", a-t-il conclu.

Martin Regley