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Seine-Maritime: la BRI intervient chez une famille par erreur "en raison d'un changement d'adresse"

La BRI (Photo d'illustration)

La BRI (Photo d'illustration) - Philippe Huguen - AFP

La BRI est intervenue au domicile d'une famille près de Rouen par erreur, "en raison d'un changement d'adresse" de la personne concernée par l'interpellation. Le couple témoigne d'une action "violente" tandis que le procureur reconnaît un événement "regrettable".

"L'erreur est humaine." La Brigade de recherche et d'intervention (BRI) est intervenue ce lundi 8 avril, dans le cadre de l'interpellation de dix-sept personnes pour l'intrusion sur un site Lafarge lors d'une action climat le 10 décembre dernier. Sauf que l'adresse était erronée.

Comme le relate France Bleu, peu avant 6 heures du matin, Marc, chauffeur routier, sort de chez lui, pour partir au travail. La scène se déroule près de Rouen (Seine-Maritime), et non à Val-de-Reuil (Eure), comme nous l'indiquions dans un premier temps. Marc découvre alors une vingtaine de policiers sur le point de défoncer la porte. Malgré ses protestations, les agents montent à l'étage, où dorment sa compagne et son fils.

"J'étais à demi nue, ils ont tout de suite été très violents et très agressifs. Je leur ai demandé si au moins je pouvais m'habiller et là ça les a rendus dingues, ils m'ont mise à genoux les mains en l'air et ils m'ont menottée. Je leur ai demandé ce qu'il se passait, je tremblais, je pleurais et rien, aucun mot", relate cette dernière.

"Bon courage, ça va pas être facile"

Les policiers entrent également dans la chambre du fils de Marc, 18 ans. "Ils déboulent dans ma chambre, ils tirent ma couette, je suis menotté, je comprends pas ce qui se passe", confie-t-il.

Les agents procèdent ensuite aux contrôles d’identité, pendant une trentaine de minutes. Avant de repartir, sans explications ni excuses. "Ils sont partis et ils nous ont dit 'bon courage, ça va pas être facile'", raconte la mère de famille à la radio.

"On n'a rien fait qui mérite d'avoir des 'playmobils' dans le jardin", dénonce de son côté Marc.

Le couple, qui a contacté un avocat, envisage d'engager une procédure de dédommagement.

Contacté par nos confrères, le procureur de la République d'Évreux, Rémi Coutin, confirme l'intervention dans le cadre du coup de filet de l'affaire Lafarge. Et admet une erreur, "en raison d'un changement d'adresse de la personne que les policiers cherchaient à interpeller dans cette commune". "C'est bien entendu regrettable, et les enquêteurs en sont, tout comme moi, désolés", indique le magistrat.

Fanny Rocher