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Nantes: imbroglio autour de la présence d'une femme voilée sur une affiche pour le mois de la femme

L'affiche à l'origine de la polémique à Nantes

L'affiche à l'origine de la polémique à Nantes - Twitter Laurence Garnier

La mairie de Nantes parle "d’une erreur interne", assurant qu'aucun "soutien n'a été apporté à cet événement".

L'accrochage, puis le retrait, d'une affiche dans la ville de Nantes (Loire-Atlantique) a déclenché une polémique à la mairie, rapportait Ouest-France jeudi soir. Ce jour-là, la conseillère municipale Les Républicains Laurence Garnier a posté sur les réseaux sociaux la photo d'une affiche pour "le mois de la femme" représentant une femme voilée, avec sur le côté le logo de la ville de Nantes.

"La ville de Nantes met en avant une femme voilée, puis retire l’affiche en catastrophe", écrit ainsi Laurence Garnier pour qui "promouvoir le voile est une faute politique, une atteinte à la laïcité".

Plusieurs autres élus ont, à la suite de ce message, critiqué l'installation éphémère de cette pancarte, et surtout la présence d'une femme voilée sur l'affiche. "Choisir une femme voilée, symbole de soumission, pour 'le mois de la femme', voilà où l'on en est à Nantes", écrit ainsi Foulques Chombart de Lauwe, également conseiller municipal LR.

"Aucun soutien n'a été apporté à cet événement"

Après ces publications, contactée par BFMTV, la mairie de Nantes a expliqué qu'il s'agissait "d’une erreur interne". L'affichage a été "réalisé en dehors des procédures habituelles" et "il présente d'ailleurs un logo qui ne correspond pas à notre charte visuelle", explique-t-on, "dans ces conditions, l’affiche a été déposée". La municipalité rappelle au passage qu'une seule affiche e ce type avait été accrochée, ce "sur un panneau réservé à l’affichage associatif".

D'après la mairie, "l’association a déposé un projet qui n’a pas reçu le soutien de la Ville, elle n’a pas reçu de subvention municipale spécifique aux projets associés au 8 mars", la journée internationale des droits des femmes, "aucun soutien n'a donc été apporté à cet événement".

"L'affiche a été évidemment enlevée car l'association a déposé un projet non retenu et donc non subventionné par la Ville, n'ayant par conséquent absolument aucune raison d'être présenté sur des panneaux réservés à l'affichage associatif soutenu", explique également sur Twitter Bassem Asseh, premier adjoint PS de la municipalité de Nantes.

Bassem Asseh critique toutefois la réaction de l'opposition à cette pancarte: "Laurence Garnier veut faire feu de tout bois, y compris quand il n’y a pas de sujet", a-t-il ainsi déclaré, selon Ouest-France. "Sur la laïcité, nous n’avons aucune leçon à recevoir, et surtout pas de la part de ceux qui ont soutenu la Manif pour tous", a-t-il lancé, "par contre, si la question est de savoir si une collectivité doit faire la promotion d’un signe religieux, évidemment que non".

Une exposition autorisée 2021

Si les élus nantais ont refusé ce projet cette année, le nom de l'événement annoncé par l'affiche - "visages des Nantaises" - ressemble fortement à celui d'une exposition de 2021 nommée "Le visage des Nantaises". Elle avait été organisée par l'association "Bien être et solidaire", nom que l'on retrouve sur l'affiche critiquée. L'événement s'était déroulé dans plusieurs centres commerciaux de Nantes pendant le mois de mars.

Il s'agissait d'une exposition "composée de portraits de femmes montrant la diversité des différents quartiers nantais", expliquait alors la Ville de Nantes, qui partageait alors les images exposées sur son compte Facebook.

Et le cliché de la femme voilée sur cette affiche, celui qui fait donc polémique, faisait partie des 50 portraits de ce projet de 2021. L'exposition et les photos qu'elle comportait semble donc avoir eu l'aval de la mairie en 2021, mais comme l'écrit 20 minutes, ce programme ne fait partie de ceux sélectionnés cette année. Selon Bassem Asseh, "nous recevons et étudions des centaines de demandes de subventions, et celle-ci n’était pas claire".

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV