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Durée, intensité... Pourquoi l'épisode de fraîcheur actuel est exceptionnel

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L'épisode de fraîcheur que connaît la France cette semaine devrait perdurer jusqu'en milieu de semaine prochaine. Selon Météo France, il s'agit d'un phénomène "pas banal", en raison de sa durée, de son intensité et de son étendue.

Le mois de mai approche mais les températures restent faibles. La France connaît depuis le début de la semaine un épisode de fraîcheur qui doit perdurer au moins jusqu'au milieu de la semaine prochaine, selon Météo France.

Ce temps se caractérise par des températures maximales "souvent sensiblement inférieures aux normales de saison" et des gelées matinales par endroit. Cette situation s'explique par la présence d'un anticyclone dans l'ouest de l'Europe et d'une dépression dans l'Est, orientant le flux vers le nord. Sur son site, Météo France affirme que cet épisode de fraîcheur n'est "pas banal dans le contexte climatique actuel".

Dans un contexte de réchauffement climatique lié aux activités humaines, les températures en France sont plus souvent supérieures aux normales de saison qu'inférieures.

Un épisode singulier

Il s'agit d'un phénomène singulier par sa durée, selon l'organisme de prévisions météorologiques. Au total, Météo France anticipe "une dizaine de jours consécutifs avec un indicateur thermique national en dessous de la normale 1991/2020". L'indicateur thermique national désigne la moyenne de mesures quotidiennes de température moyenne de l’air dans 30 stations météorologiques.

Anomalie des températures à 2 mètres sur la semaine du 22 au 28 avril 2024 prévue par le modèle CEP, carte publiée par Météo France
Anomalie des températures à 2 mètres sur la semaine du 22 au 28 avril 2024 prévue par le modèle CEP, carte publiée par Météo France © Météo France

L'intensité de cette fraîcheur est par ailleurs "notable", selon Météo France: entre ce dimanche et mercredi, les températures devraient se situer en moyenne nationale 4 à 5 degrés sous la moyenne climatologique. Des valeurs qui n'atteindront toutefois pas "les niveaux des journées les plus froides relevées lors d'une seconde quinzaine d'avril qui datent de l'année 1991 ou 1976, années où l'on avait pu observer de la neige et des fortes gelées en plaine", précise l'organisme.

L'épisode est enfin remarquable parce qu'il va concerner une large partie de l'Europe la semaine prochaine, de l'Espagne à l'Europe du Nord en passant par les Balkans.

Ces basses températures ne sont pas sans conséquences, car elles causent du gel. Or, au printemps, la végétation croissante est plus fragile et les arbres fruitiers ainsi que la vigne peuvent subir des "pertes conséquentes" en raison des gelées, comme l'explique Météo France. Les arboriculteurs regardent donc avec inquiétude l'épisode de fraîcheur actuel.

Sophie Cazaux