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Rhône: les agriculteurs font face au gel et aux importants écarts de température du mois d'avril

La baisse brutale des températures cette semaine oblige les agriculteurs rhodaniens à redoubler de vigilance pour éviter que leurs cultures soient atteintes par le gel et le froid.

En avril, les agriculteurs rhodaniens ne découvrent pas leurs champs d'un fil. À cette période de l'année où les températures peuvent monter ou baisser de manière brutale, les maraîchers apportent un soin particulier à leurs cultures.

À Duerne (Rhône), Adrien Guyot garde à l'œil ses pousses de tomates et d'aubergines. Le refroidissement important des températures de ces derniers jours lui fait craindre une arrivée imminente du gel, qui pourrait gâcher les récoltes de cet agriculteur rhodanien.

Les méthodes pour éviter le gel

Celui-ci a donc adopté une méthode artisanale pour garder ses sols au chaud: une immense bâche a été posée directement sur une partie de sa production, située sous un tunnel agricole.

"On met ça en hiver, ça permet de garder une chaleur et une inertie sur la plante. Ce tunnel, c'est une des meilleures solutions", explique Adrien au micro de BFM Lyon.

Le maraîcher aurait aussi pu installer un chauffage dans son tunnel, "mais c'est un autre coût", fait-il remarquer.

De l'autre côté du village, Jérémy Rivollier cultive d'autres produits mais fait face aux mêmes craintes. Pour affronter l'arrivée du froid, qui menace notamment sa production de pommes de terre, il a installé des bougies antigel.

"C'est en fonction de la température (...), si ça descendait à -4 ou -5 on en mettrait beaucoup plus", explique Jérémy. La combustion de ces bougies "permet de conserver la chaleur à l'intérieur" du tunnel agricole, poursuit le maraîcher. Celles-ci sont simplement déposées pour le moment, elles seront allumées en cas d'urgence.

Des souvenirs douloureux des précédents épisodes

À quelques mètres, un fruit fragile dispose d'une attention particulière: les fraises de Jérémy sont cultivées sous une double couche de protection. L'agriculteur duernois s'apprête à rester sur le qui-vive lors des prochains jours.

"On est obligé de surveiller la tendance, voir si ça descend en dessous de zéro. A 1°C, il faut commencer à s'alerter. Les bougies durent huit heures, donc on ne peut pas les allumer le soir à 19 heures pour qu'elles durent jusqu'au lendemain matin", ajoute-t-il.

Une attention continue et rigoureuse est donc nécessaire, d'autant plus que d'après Jérémy, "ça peut arriver qu'il y ait 100% de la récolte qui disparaisse si on ne protège pas". L'arboriculteur en sait quelque chose, puisqu'il garde en tête le douloureux souvenir de la gelée de 2021, qui lui avait fait perdre 10% de sa récolte de fraises et 50% de ses arbres fruitiers.

Jérémy et Adrien devront donc faire preuve d'une vigilance accrue jusqu'à ce que les températures se radoucissent. La nuit de jeudi à vendredi s'annonce particulièrement difficile, avec des températures qui devraient se situer aux alentours des 0°C.

Jade Theerlynck et Chloé Bounameaux avec Mathias Fleury