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Pluie, chaleur... Les chiffres d'un mois de mars largement au-dessus des normales

Rapport à la normale mensuel du cumul des précipitations de mars 2024.

Rapport à la normale mensuel du cumul des précipitations de mars 2024. - Météo-France

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À l'échelle nationale, il s'agit du cinquième mois de mars le plus arrosé depuis le début des mesures et du quatrième le plus chaud. Il n'avait pas autant plu dans l'Hexagone depuis 2006.

Il a fait chaud et humide. Selon un bilan de Météo-France publié ce mercredi 3 avril, le mois de mars 2024 est le cinquième le plus arrosé depuis le début des mesures et le quatrième le plus chaud.

Ces conditions douces et humides, qui durent depuis l'automne, sont caractéristiques des effets du dérèglement climatique. "On a des nombres de jours de pluies plus faibles mais beaucoup plus intenses car un air plus chaud peut contenir plus d'humidité", nous résume Sébastien Léas, prévisionniste à Météo-France.

Excédent de pluie sur le Sud-Est

En mars, à l'échelle nationale, l'excédent pluviométrique par rapport aux normales 1991-2020 a atteint 85%. C'est notamment le quart sud-est du pays qui a été particulièrement arrosé par rapport aux années précédentes.

En effet, sur cette région, "il a plu quatre à six fois plus qu'habituellement", écrit Météo-France. Par conséquent, de nombreux records de pluviométrie ont été battus, comme à Marseille, où il est tombé 147 mm de pluie, soit cinq fois plus que la normale.

"À Nice, il a plus plu que toute l'année dernière en 18 jours depuis début 2024", affirme Sébastien Léas pour illustrer cette pluviométrie importante.

"Les sols sont saturés d'eau, ce qui explique en partie les fortes crues qu'on a connues récemment sur le territoire", complète le spécialiste. Ce mercredi, le département de l'Yonne est toujours placé en vigilance rouge pour crues.

Le Roussillon toujours très sec

Ces importantes précipitations ont entraîné de fortes chutes de neige dans les Alpes, notamment dans les Alpes du Sud. Toutefois, l'enneigement dans les Pyrénées reste très déficitaire par rapport à la moyenne.

Sur le territoire métropolitain, seuls l'Aude et les Pyrénées-Orientales présentent un déficit de pluviométrie, indique Météo-France. Ces deux départements ont été épargnés par ces épisodes successifs de précipitations, avec seulement 31 mm à Perpignan, 40 mm à Carcassonne, "soit à peine la moitié de la normale d'un mois de mars".

"Dans le Roussillon, on assiste à une désertification du territoire", s'alarme Sébastien Léas.

+ 1,6°C par rapport à la normale

Il a également fait particulièrement doux en ce mois de mars 2024. À l'échelle du pays l'indicateur thermique national, qui mesure la moyenne quotidienne de température sur 30 stations météo réparties sur le territoire, s'établit à 10,6 °C. C'est 1,6°C de plus que la normale. Il s'agit ainsi du 26e mois consécutif au-dessus de la moyenne.

En outre, ces moyennes sont aujourd'hui calculées sur la période 1991-2020, contre 1981-2010 avant. Or ces trente années comportent déjà les années les plus chaudes de l'histoire. En comparant avec les moyennes de la période précédemment utilisées, l'écart serait encore plus important.

L'indicateur thermique national du mois de mars 2024 comparé à la moyenne 1991-2020.
L'indicateur thermique national du mois de mars 2024 comparé à la moyenne 1991-2020. © InfoClimat

Cette anomalie de chaleur est notamment associée à "un épisode de grande douceur durable en milieu de mois", que l'on peut observer sur le graphique d'InfoClimat ci-dessus.

Réchauffement climatique

Et cette tendance se poursuit pour le début du mois d'avril puisqu'en fin de semaine, la France va connaître un coup de chaud très au-dessus des normales de saison. Alors que la quasi-totalité de l'Hexagone atteindra la barre des 20°C ce samedi, des pointes à 30°C sont attendues dans le Sud.

Dans ses prévisions pour les mois d'avril, mai et juin, Météo-France estime qu'un "scénario plus chaud que la normale est le plus probable pour la France". En cause: les effets du phénomène El Niño, qui induit un réchauffement naturel des températures planétaires, des océans extrêmement chauds et les effets du réchauffement climatique, conséquence de l'exploitation des énergies fossiles.

Salomé Robles