Week-end de l'Ascension: les autorités appellent à la vigilance face aux risques d'avalanche

Alors que de nombreux Français vont profiter du week-end prolongé de l'Ascension pour se rendre dans les massifs montagneux encore enneigés, préfectures et météorologues alertent sur le risque d'avalanche.

Il a encore neigé ce mardi 7 mai à Chamrousse dans les Alpes. Dans cette même station iséroise à 1.650 mètres d'altitude, il fera jusqu'à 15°C ce samedi. Un écart brutal de températures qui pousse les autorités à appeler à la vigilance les très nombreux Français profitant d'un week-end prolongé de cinq jours pour partir à l'assaut des sommets.

"L'appel à la vigilance concerne l'ensemble des massifs suffisamment hauts des Alpes et des Pyrénées", a annoncé à BFMTV.com la météorologue chez Météo-France Anne Dufour.

Elle a expliqué: "On sort d'une séquence assez hivernale avec des chutes de neige froide, notamment à des altitudes élevées. Puis, une transition va s'effectuer à partir de mercredi vers des conditions printanières."

"La neige va fondre brutalement"

Les conditions météorologiques actuelles sont semblables à un "petit hiver au printemps". La neige continue de tomber entre 1.800 mètres et 2.000 mètres d'altitude dans les Pyrénées et les Alpes. Des flocons qui viennent épaissir les cumuls de neige déjà présents.

"Il y a eu une période de froid et de précipitations étendue sur ces trois dernières semaines qui a conduit à des chutes de neige au-dessus de 1.000 mètres. Les cumuls sont importants en haute montagne", a souligné à BFMTV.com le météorologue Guillaume Séchet, fondateur du site Météo Villes.

Ces importants cumuls associés à une météo clémente font cependant craindre un risque d'avalanche à partir de ce mercredi. Les températures largement supérieures à 0°C et le soleil vont faire fondre la neige, pouvant être à l'origine d'avalanches de plaques à partir de 2.700 mètres selon les massifs des Alpes et 2.400 mètres dans les Pyrénées.

"La neige tombée ces derniers jours va fondre brutalement. Il y a donc des risques de coulis sur des reliefs assez abruptes", a commenté Guillaume Séchet.

La neige est-elle en voie de disparition en France ?

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C'est ce que redoute Météo-France sur son site: "En altitude, des avalanches de plaques seront déclenchables par les pratiquants dans la neige récente. Plus bas, aux altitudes des alpages, une activité avalancheuse spontanée de neige humide se mettra en place à la faveur des éclaircies de l'après-midi." L'institut public prévoit néanmoins une diminution de l'intensité des risques d'avalanches à partir de jeudi.

"Grande prudence"

Météo-France a placé 9 départements en vigilance jaune aux avalanches ce mardi et 8 départements ce mercredi. Une vigilance qui pourrait être prolongée ce week-end.

Selon Anne Dufour, la situation ne nécessite pas de placer des départements en vigilance orange. "Le risque est marqué, ce qui n'est pas anodin", a-t-elle assuré. "Mais il concerne la pratique d'activité à risque, alors que la vigilance orange implique un danger direct sur la vie quotidienne du grand public."

Et d'ajouter: "L'appel à la prudence est davantage lancé à cause de la fréquentation attendue dans les montagnes qu'à cause d'un phénomène météorologique exceptionnel."

Une situation également anticipée par la préfecture des Hautes-Alpes. Si les "conditions climatiques" seront "favorables" à la "pratique de la randonnée, de l’alpinisme et du ski de randonnée", le préfet a appelé à "la plus grande prudence" dans un communiqué lundi.

"Le risque de coulées de neige et de chutes de séracs (blocs de glace) en altitude est élevé à cette période de l’année, compte tenu de la présence d’un manteau neigeux encore conséquent et instable", a-t-il écrit.

Avant de s'aventurer en montagne, les touristes sont donc invités à choisir un itinéraire adapté "en fonction de leurs capacités", notamment en choisissant des chemins balisés, et à "prendre connaissance de la météo". Des bulletins d'estimation du risque d'avalanches sont régulièrement actualisés sur les différents sites de Météo-France.

Juliette Brossault et Théo Putavy