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La Méditerranée en surchauffe, la température de l'eau atteint localement les 30°C

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En raison des épisodes caniculaires et de l'absence de vent, la température de l'eau se situe entre 28 et 30°C au large de la côte d'Azur et de la Corse.

Certains vacanciers la trouvent "très agréable", d'autres s'en inquiètent. La température de l'eau de la Méditerranée a dépassé localement la barre des 30°C ces derniers jours, un chiffre bien au-dessus les normales de saison et que l'on retrouve généralement dans la mer des Caraïbes.

Un pic à 30.7°C a notamment été enregistré dimanche au large d'Alistro, une ville située sur la côte est de la Corse, selon l'observatoire Keraunos. Des températures similaires, entre 28 et 30°C, ont été observées lundi sur les côtes corses et au large de la Côte d'Azur.

Une couche d'eau chaude superficielle qui progresse

Ces températures sont 4 à 6°C supérieures à celles enregistrées normalement à cette période. Elles s'expliquent par les longs épisodes caniculaires qui se répètent dans le sud-est du pays.

"La première moitié de cet été 2022 (1er juin au 15 juillet) est la plus chaude jamais observée, depuis le début des statistiques en 1947, en Corse et sur la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, devant 2003", note Météo France.

Ces températures de l'air, accompagnées d'une absence de vent, entraînent une augmentation de la "couche d'eau chaude superficielle" formée à la surface de la Méditerranée, explique à BFMTV Thierry Thibaut, professeur d'écologie marine à l'Institut méditerranéen d'océanologie.

"L'été, il y a une couche d'eau chaude superficielle qui se forme, et s'il n'y a pas de vent, cette couche va progresser en profondeur et on peut atteindre des températures bien supérieures à 13 degrés (température à laquelle vivent les organismes marins à 20 mètres des côtes, NDLR) à 20, 30 ou 40 mètres de profondeur", alerte-t-il.

De nouvelles espèces observées

Ces températures ne sont pas sans conséquences sur la vie sous-marine. Les gorgones, "des grands organismes qui ressemblent à des coraux", ont un taux de mortalité plus important que d'habitude. Avec la chaleur, des colonies sont atteintes de "nécroses, meurent, et mettent plus ou moins de temps à se régénérer".

Certains professionnels voient aussi l'arrivée de nouvelles espèces dans la Méditerranée.

"On ne les croise pas encore quotidiennement, mais on les croise régulièrement alors qu'on ne les croisait jamais avant", explique Clément Druilhe, moniteur de plongée dans la Var, à TF1.

Parmi elles, les plongeurs peuvent observer des espèces qui vivent habituellement dans l'océan Indien. Quant au barracuda, il est désormais présent toute l'année en mer Méditerranée, alors qu'il n'y nageait auparavant que l'été.

Emilie Roussey