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Inondations à Dubaï: comment expliquer le "phénomène très violent" qui a touché l'émirat

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La ville de Dubaï est paralysée depuis ce mardi 16 avril par des inondations provoquées par les pluies torrentielles. Des précipitations liées au phénomène de la "goutte froide". Les autorités ont également mené une opération d'ensemencement des nuages pour favoriser la pluie.

Des précipitations record. Les Émirats arabes unis ont connu ce mardi 16 avril leurs pluies les plus importantes depuis le début des relevés en 1949, selon le Centre national de météorologie cité par l'agence de presse étatique Wam. Ces pluies diluviennes ont entraîné de fortes inondations, obligeant notamment l'aéroport international de Dubaï, l'un des plus fréquentés au monde, à détourner une partie de ses vols.

Certaines routes se sont effondrées, des quartiers résidentiels ont été touchés par d'importantes inondations et de nombreux habitants ont signalé des fuites au niveau des toits, des portes et des fenêtres. Les médias locaux ont rapporté qu'un Emirati âgé de 70 ans est décédé mardi matin lorsque son véhicule a été pris dans des inondations soudaines dans l'émirat de Ras Al Khaimah, dans le nord du pays.

Des gens poussent une voiture bloquée dans une rue inondée à Dubaï le mardi 16 avril 2024.
Des gens poussent une voiture bloquée dans une rue inondée à Dubaï le mardi 16 avril 2024. © ATIF BHATTI / ESN / AFP

D'autres pays du Golfe ont été affectés par ces pluies. À Oman, au moins 18 personnes sont mortes depuis dimanche dans des inondations, selon les autorités. Neuf écoliers et trois adultes sont morts lorsque leurs véhicules ont été emportés par des crues soudaines, a rapporté l'agence de presse ONA dimanche. Des régions du Qatar et du Bahreïn ont également été touchées par les pluies torrentielles.

Le phénomène de la goutte froide

À l'origine de ces précipitations se trouve le phénomène de la goutte froide, explique l'hydrologue Emma Haziza sur BFMTV ce mercredi. "C'est un front d'air qui va monter très haut dans l'atmosphère. Il va y avoir un cisaillement entre des masses d'air très chaudes et des masses d'air très froides. Les phénomènes sont violents et surtout on a l'impression que le ciel nous tombe sur la tête", décrit-elle.

Selon l'entreprise spécialisée dans les orages Keraunos, "l'air froid d'altitude a interagi avec une masse d'air subtropicale surchargée en humidité, générant une forte instabilité et un contexte propice à la formation répétée d'orages à fort potentiel pluviométrique" dans le golfe Persique.

Une action en faveur de la pluie?

Des spécialistes du Centre national de météorologie des Émirats arabes unis ont aussi déclaré à l'agence de presse Bloomberg et à Grazia que l'organisme avait dépêché lundi des avions afin qu'ils mènent une opération d'ensemencement des nuages. Cette technique consiste à modifier la structure d'un nuage pour en faire tomber de la pluie.

Les Émirats arabes unis y ont recours depuis les années 1990, pour faire face à l'aridité de leur territoire. Certains experts soulignent que l'efficacité de l'ensemencement des nuages et les risques environnementaux qui y sont liés doivent encore être déterminés.

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Par ailleurs, l'intensité des pluies qui sont tombées sur les pays du Golfe a pu être influencée par le réchauffement climatique, même si ce lien doit encore faire l'objet d'une étude d'attribution.

Friederike Otto, maître de conférences en sciences du climat au Grantham Institute de l'Imperial College de Londres, estime auprès de l'AFP qu'"il est très probable que les pluies meurtrières et destructrices à Oman et Dubaï aient été rendues plus fortes par le changement climatique provoqué par l'homme".

Le réchauffement climatique favorise l'intensité et la fréquence des événements extrêmes (sécheresse, inondations...), selon l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique.

Dubaï très perturbée

Dubaï est très peu habituée à recevoir de telles quantités de pluie et celles-ci ont largement perturbé les services de la ville. Les voyageurs ont été invités à ne pas se rendre à l'aéroport de Dubaï, le plus fréquenté au monde en termes de trafic international, "sauf en cas d'absolue nécessité".

"Les vols continuent d'être retardés et détournés (...) Nous travaillons d'arrache-pied pour rétablir les opérations le plus rapidement possible dans des conditions très difficiles", a déclaré un porte-parole de Dubai Airports. La compagnie aérienne Emirates, fleuron de Dubaï, a suspendu les enregistrements mercredi, en raison des difficultés d'accès à l'aéroport pour le personnel et les passagers, les routes étant bloquées et certains services de métro suspendus.

Les écoles sont également restées fermées pour le deuxième jour consécutif et certains tronçons des autoroutes de la ville ont été submergés.

Sophie Cazaux