PIERRE-OSCAR BRUNET / BFMTV
CARTE. La météo de la sécheresse: votre département manque-t-il d'eau?
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Après un hiver très sec, un été aride? Le ministère de la Transition écologique a dévoilé mi-mai ses projections pour la saison estivale et anticipe un risque de sécheresse "très probable" dans 26 départements, notamment sur le pourtour méditerranéen et en Île-de-France. Le reste de la métropole n’est pas épargné: la majorité des autres départements est classée en risque "probable", y compris dans le nord de l’Hexagone.
Où en est la situation près de chez vous? Le niveau des nappes phréatiques est-il suffisant dans votre région? Des restrictions d’eau sont-elles à prévoir dans les mois à venir? À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, ce lundi 5 juin, BFMTV inaugure la "météo de la sécheresse", diffusée tous les jours à 6h58, 10h28, 12h28 et 14h58, et disponible sur BFMTV.com.
Quelle est l'intensité de la sécheresse dans votre département?
La carte ci-dessous représente l’état des nappes d’eau souterraine par département, calculé par le site info-secheresse.fr. Plus leur niveau est bas par rapport à ce qui est habituellement mesuré à la même période, plus l’indicateur est critique: en rouge apparaissent ainsi les départements où la majorité des relevés locaux correspondent à des niveaux très bas par rapport à la moyenne. À l’inverse, en bleu foncé sont représentés ceux où la majorité des relevés sont à des niveaux très hauts pour la saison.
En France métropolitaine, cette eau souterraine est très utilisée, rappelle le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM): elle représente près des deux tiers de la consommation d’eau potable et plus du tiers de celle du monde agricole.
Afin de surveiller le niveau de ces nappes, le Bureau s’appuie sur un réseau de piézomètres - 1600 points de forage partout en France. Début mai, la situation demeurait encore "peu satisfaisante sur une grande partie du pays", avec 68% des niveaux des nappes sous les normales mensuelles en avril, selon le bilan du BRGM.
Quelles sont les restrictions d’eau déjà en place?
En cas de situation problématique, les préfets peuvent mettre en place localement des mesures de restriction de l’usage de l’eau, en fonction de différents seuils: vigilance, alerte, alerte renforcée et crise. L’ensemble des arrêtés actuellement en vigueur est recensé sur le site Propluvia.
- En cas de vigilance, les particuliers et les professionnels sont informés et incités à faire des économies d'eau.
- En cas d’alerte, sont mis en œuvre une réduction des prélèvements à des fins agricoles, des mesures d'interdiction de manœuvre de vanne, d'activité nautique, une interdiction à certaines heures d'arroser les jardins, espaces verts, golfs, de laver sa voiture…
- En cas d’alerte renforcée, la réduction des prélèvements à des fins agricoles est intensifiée, tout comme la limitation des prélèvements pour l'arrosage des jardins, espaces verts, golfs, lavage des voitures… Les restrictions peuvent aller jusqu'à l'interdiction de certains prélèvements.
- En cas de crise, les prélèvements non prioritaires sont arrêtés, y compris des prélèvements à des fins agricoles. Seuls les prélèvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisés (santé, sécurité civile, eau potable, salubrité).
Quels sont les bons gestes pour économiser l’eau?
Juste avant les grandes chaleurs de l’été, le gouvernement a lancé une campagne de communication "Chaque geste compte" destinée à encourager les Français à économiser au quotidien l'eau, via six gestes:
- installer un mousseur sur les robinets et un pommeau de douche économe
- vérifier et réparer les fuites
- prendre une douche de 4-5 minutes maximum et éviter les bains
- installer un récupérateur d'eau de pluie
- installer un goutte-à-goutte pour l'arrosage
- planter des plantes peu gourmandes en eau.
La sécheresse va-t-elle devenir de plus en plus fréquente?
Cette situation est amenée à s’aggraver dans les années à venir: sous l’effet du dérèglement climatique, les spécialistes anticipent des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, de plus en plus précoces dans l’année et de plus en plus généralisés sur l’ensemble du territoire.
Si le réchauffement climatique atteint 3°C à l’échelle mondiale d’ici 2100, et donc 4°C en France métropolitaine, le gouvernement s’attend à des pluies extrêmes plus intenses, notamment sur une large moitié nord, et des épisodes de sécheresse de plus d'un mois l'été dans le sud et l'ouest.
Dans ce scénario, qui correspond à la tendance si aucune mesure additionnelle contre le dérèglement climatique n’est mise en œuvre, les pénuries d’eau se multiplieront avec de "fortes tensions sur l'agriculture et la forêt" et la "quasi-totalité des glaciers français auront disparu".
Cette "météo de la sécheresse" est à retrouver tous les jours dans les bulletins de BFMTV à 6h58, 10h28, 12h28 et 14h58, ainsi que sur BFMTV.com. Cette page sera enrichie de nouveaux indicateurs au fur et à mesure de la saison estivale.