Canicule: avec le changement climatique, "il y en aura certainement tous les ans"

"Il est certain qu'un des effets du changement climatique va être d'augmenter la fréquence et l'intensité des canicules", explique à BFMTV François Gemenne, spécialiste des changements climatiques et enseignant à Sciences Po.

Une nouvelle importante vague de chaleur va frapper le pays dans les prochains jours. Les températures s'annoncent extrêmes sur une large partie de l'Hexagone, prévient Météo France. Mais selon les spécialistes, ces vagues de chaleur et ces canicules à répétition vont devenir de nouvelles normes.

Déjà ces dernières décennies, Météo France a pu observer l'évolution du climat dans ses relevés. Entre 1976 et 2000, il n'y avait qu'un à trois jours par an dans le sud de la France où le thermomètre grimpait au-delà des 35 degrés.

Désormais, on compte au moins trois à dix jours par an. Et selon les prévisions de l'agence, on devrait avoir jusqu'à 40 jours par an de chaleur intense dans le sud du pays à la fin du siècle.

De fortes températures de mai à octobre à la fin du siècle

Les périodes de potentielles canicules vont aussi s'allonger. La précocité de la vague de chaleur de juin a surpris beaucoup de monde. Mais dans quelques décennies, il faudra s'habituer à des fortes températures du mois de mai à octobre, soit la quasi-moitié de l'année.

La vague de chaleur qui va frapper le pays dès ce mardi "est la deuxième canicule en moins d'un mois, et ça ne sera sans doute pas la dernière cet été", explique à BFMTV François Gemenne, spécialiste des changements climatiques et enseignant à Sciences Po.

"Il est certain qu'un des effets du changement climatique va être d'augmenter la fréquence et l'intensité des canicules. Elles vont donc devenir plus nombreuses et de plus en plus chaudes", résume-t-il.

Sur BFMTV début juin, Charles Sirot, fondateur de "La Fresque du climat" soulignait que ce phénomène était devenu exponentiel de par le réchauffement climatique: "des événements comme cela arrivent tous les dix ans en temps normal, sauf qu'avec le +1,5°C qu'on a déjà pris, c'est x4 et si on atteint les +2°C ce serait x5,6 [...] il est donc urgent de limiter les émissions de gaz à effet de serre pour limiter ces phénomènes climatiques".

Nelson Getten avec Ariel Guez