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AVANT/APRÈS. Alerte à la sécheresse dans le Sud-Est: l'ampleur du phénomène vue du ciel

Le lac du Broc (Alpes-Maritimes) sur une image satellite datée du 11 avril 2022.

Le lac du Broc (Alpes-Maritimes) sur une image satellite datée du 11 avril 2022. - PLANET LABS

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Si la pluie a bien fait son retour le week-end passé dans la région Sud, ces précipitations n'ont pas permis de remplir les nappes phréatiques. La situation est tendue dans les Alpes-Maritimes, comme le montrent ces images satellites.

Une sécheresse précoce traverse le Sud-Est. Selon un communiqué de presse du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), publié début avril, le manque de précipitations efficaces depuis janvier a provoqué l'abaissement du niveau d'eau dans la plupart des nappes souterraines du pays. "La situation est particulièrement préoccupante sur les nappes entre Vendée, Périgord et Maine ainsi que sur les nappes de Provence et de la Côte d’Azur", précise le BRGM.

"C'est une des sécheresses hivernales les plus remarquables de ces soixante dernières années, mais ce n'est pas encore une situation de crise majeure", résumait début avril Philippe Gourbesville, hydrologue à l'université Côte d'Azur, auprès de l'AFP.

En région Sud-Provence-Alpes-Côte-d'Azur, habituellement aride, le déficit pluviométrique a atteint 30% entre septembre et mars, période traditionnelle de recharge des nappes phréatiques. Une alerte à la sécheresse a été émise vendredi dernier dans le Vaucluse, quelques semaines après celle lancée dans les Alpes-Maritimes et certains bassins des Bouches-du-Rhône. Le Var a de son côté été placé en vigilance.

Pour mieux se rendre compte de la précocité de cette sécheresse, BFMTV.com pris de la hauteur et a sélectionné deux exemples à partir d'images satellites fournies par Planet Labs.

Le lac du Broc, dans les Alpes-Maritimes

Dans le département des Alpes-Maritimes, certains endroits sont asséchés, comme le montrent ces images du lac du Broc prises à un an d'intervalle. Cet hiver, l'étendue d'eau est devenue méconnaissable. Faites glisser le curseur bleu au milieu de l'image pour comparer la situation en avril 2021 (à gauche) et en avril 2022 (à droite) et visualiser ainsi la précocité de cette sécheresse.

Touët-sur-Var, dans les Alpes-Maritimes

Autre exemple à Touët-sur-Var, où des restrictions de consommation d'eau ont été mises en place. Faites glisser le curseur bleu au milieu de l'image pour comparer la situation en avril 2021 (à gauche) et en avril 2022 (à droite).

Interrogé par le quotidien Reporterre en mars, l'hydrologue Emma Haziza alertait déjà sur le risque d'un printemps plus chaud et plus sec que la normale quand bien même des pluies abondantes venaient à surgir.

"Nos masses d’eau censées tenir jusqu’à l’été sont déjà mises à mal. Il va falloir être extrêmement vigilants, prévenait-elle. La sécheresse pourrait une fois encore être historique", soulignait a spécialiste de l'étude du cycle de l'eau.

Si la pluie a bien fait son retour le week-end passé dans la région Sud, ces précipitations n'ont pas permis de remplir les nappes phréatiques. Le déficit de pluie enregistré dans les Alpes-Maritimes depuis le début de l'année est tout simplement trop important pour être réctifié par un seul épisode nuageux.

Mais sur place, on scrute quand même la pluie. A l'image de l'adjoint au maire de Touët-sur-Var Christophe Faitot-Robion, "tous les millimètres qui tombent sont profitables à la végétation".

Théophile Magoria