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Secours, enquête: ce que l'on sait près de 48 heures après l'effondrement d'immeubles à Marseille

L'effondrement d'un immeuble à Marseille, le 9 avril 2023.

L'effondrement d'un immeuble à Marseille, le 9 avril 2023. - AFP

Un immeuble de quatre étages s'est effondré dans la nuit de samedi à dimanche à Marseille. Les corps de six victimes ont été retrouvés par les marins-pompiers.

Près de deux jours heures après l’effondrement d’immeubles, rue de Tivoli à Marseille, les recherches se poursuivent pour retrouver les victimes. À cette heure, six corps ont été extraits des décombres. À la mi-journée, l’incendie sous les débris n’était plus que résiduel. Les recherches se poursuivent.

• Six corps extraits des décombres

Dans la nuit de samedi à dimanche, l'effondrement de l'immeuble situé au 17 de la rue Tivoli "a entraîné dans sa chute une partie des bâtiments du 15 et du 19" voisins, avait déclaré dans la matinée de dimanche le maire Benoît Payan à la presse. Cinq personnes, résidents d'immeubles voisins, avaient été blessées et prises en charge en urgence relative dès l'arrivée des secours. Depuis six corps ont été extraits des décombres.

"L'identification des corps est en cours par l'unité police identification de victimes de catastrophes UPIVC basée à Ecculy", a indiqué lundi après-midi le parquet de Marseille.

Deux premières victimes ont été découvertes dans la nuit de dimanche à lundi. Deux autres corps ont été retrouvés sous les décombres ce lundi aux alentours de 11h et 12h. Le quatrième corps a été découvert "pas très loin des précédentes victimes", a précisé le commandant Laurent, chef des opérations de secours à Marseille à BFMTV. Cette zone correspond à l’emplacement des chambres.

Deux autres corps ont été extraits des décombres lundi en fin d’après-midi, a communiqué le parquet de Marseille.

Plus tôt dans la matinée, la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, fixait à six le nombre de personnes portées disparues. Un bilan revu à la baisse après qu’une personne recherchée, habitant au 19, rue de Tivoli, se soit manifestée auprès de ses proches. Ce bilan avait été dressé avant la découverte des quatre derniers corps. Pour l'heure, plusieurs personnes sont toujours portées disparues.

• L'incendie n'est "plus un problème"

Un incendie s’est déclaré sous les décombres des immeubles peu après les effondrements. Ce feu extrêmement puissant a entravé le travail des marins-pompiers en raison de températures extrêmement élevées et de la présence de flammes bleues. Ce lundi après-midi, l’incendie n’était "plus un problème", a déclaré le commandant des opérations de secours à au micro de BFMTV.

D’après le commandant des opérations de secours, l’incendie "ne repartira pas", mais les sapeurs-pompiers sont toujours mobilisés. Les fumerolles gênent en effet les chiens et les marins-pompiers engagés sur les opérations de recherches des victimes.

Les marins-pompiers ont concentré leurs recherches sur plusieurs zones. La principale est "un carré de 5m sur 5m", indiquait sur BFMTV le commandant Laurent, chef des opérations de secours.

Vers 12h, les secours n'étaient pas encore arrivés au niveau de la base de l’immeuble. Le chef des opérations de secours affirmait sur BFMTV que la hauteur totale des gravats atteignait "environ 6 mètres".

Aux alentours de 18h, les recherches menées au niveau des chambres étaient terminées. "Maintenant, on soulève les gravats et on cherche à nouveau sur les autres pièces de ces appartements qui sont plus proches de la chaussée", précisait le commandant Laurent. A 18h, 500 m3 de gravats avaient été déblayés.

Dimanche, 206 personnes ont été évacuées dont sept enfants, a assuré Olivier Klein sur BFMTV. Ces personnes habitent 43 immeubles autour de celui qui s'est effondré à la suite d'une explosion, a indiqué le ministère du Logement à BFMTV. Sur les 206 personnes évacuées, 58 sont actuellement relogées dans les hôtels.

Un "accompagnement au long cours" et un "relogement" de ces familles vont donc devoir être mis en place. Les immeubles de la rue font l'objet d'une évacuation par des architectes et des ingénieurs. Dans les rues voisines, certaines familles évacuées "ont pu aller chercher des affaires dans la matinée", ajoute le ministre. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a assuré ce lundi matin sur BFMTV/RMC que des personnes "pourront réintégrer d'ici demain leurs appartements".

Dans son point de situation, le commandant Pascal, chef des opérations de secours, a indiqué ce lundi que les vérifications se poursuivent autour du 17, rue de Tivoli. “Les deux bâtiments contigus sont toujours menaçants”, a-t-il cependant affirmé. Dans la journée, quelque 200 habitants de 61 logements évacués ont pu accéder à leurs appartements pour récupérer leur pièce d’identité ou des vêtements.

"C'est une explosion qui a provoqué cet effondrement, qui a provoqué d'autres effondrements, on n'est pas du tout sur de l'habitat insalubre", a assuré dimanche soir sur BFMTV Benoît Payan, le maire de Marseille, rejettant tout parallèle avec l'effondrement d'immeubles de la rue d'Aubagne en 2018.

Dans le cas de la rue Tivoli, "c'est vraiment l'accidentologie qui est à l'origine de cet effondrement et pas des défauts de structure, un manque d'entretien. C'est très différent de ce qu'il s'est passé rue d'Aubagne", a répété Jean-Pierre Cochet, adjoint au maire en charge de la sécurité civile et de la gestion des risques.

• Où en est l’enquête?

Une enquête pour "blessures involontaires", confiée à la police judiciaire de Marseille, n’a pour l’heure pas commencé. Les experts n’ont pas encore accès au lieu à cause des gravats, mais aussi en raison du risque d’effondrement des immeubles voisins. Pour les besoins de l’enquête, certains de ces gravats vont être analysés pour essayer de rechercher des traces d’hydrocarbures pour démontrer, par exemple, l’intervention d’un tiers.

Pour déterminer les origines de la déflagration qui a entraîné l'effondrement de l'immeuble ce week-end, 44 enquêteurs "sont en train de se livrer à des analyses, à des comparatifs", a poursuivi l'adjoint.

Dans cette enquête, où les indices sont particulièrement déterminants pour comprendre la succession des événements, les policiers vont tenter de récupérer des bonbonnes de gaz pour les analyser. La police technique et scientifique est également déployée. Elle va examiner la structure de l’immeuble, les installations électriques - à la recherche de défaut -. Cette enquête peut prendre plusieurs mois, car les experts vont devoir déblayer et analyser les gravats pour tenter de comprendre le déroulement des événements.

• Un élan de solidarité à Marseille

Un élan de solidarité s’est mis en place pour venir en aide aux sinistrés qui se retrouvent sans logement après les effondrements. "La mairie et les services de l’hôtel de ville sont en train de travailler sur une liste de bien et d’actions qu’on peut réaliser pour permettre à ces personnes d’avoir du réconfort", a expliqué Didier Jau, maire des 4e et 5e arrondissements sur BFM Marseille ce lundi.

Parmi les 206 personnes évacuées, certaines sont hébergées chez des proches. D’autres sont relogés dans un hôtel de la ville. Enfin, une partie des sinistrés est accueillie dans un gymnase du 4e arrondissement de Marseille. Dans ce gymnase, un point d'information est ouvert pour les rescapés avec des avocats, des associatifs et des salariés municipaux.

Lundi soir, une veillée de prière a été organisée à Marseille où les drapeaux ont été mis en berne à l’hôtel de ville et dans les mairies de secteur. Par ailleurs, des recueils de condoléances seront mis en place à l'hôtel de ville, ainsi que dans la mairie des 4e et 5e arrondissements.

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