BFM Marseille
Marseille

Salon-de-Provence: la ville défend la représentation de la nativité dans sa crèche de Noël

La ville de Salon-de-Provence a représenté une scène de la nativité dans la crèche installée à l'hôtel de ville. Un choix critiqué par l'Observatoire de la laïcité provençale.

Dans la crèche de Noël, installée dans le hall de la mairie de Salon-de-Provence, une scène crée la polémique. Au milieu des santons du boulanger, de la lavandière et du ravi, une scène de la nativité est représentée.

Une "tradition"

Ce choix de la municipalité est critiqué par l’Observatoire de la laïcité provençale, qui rappelle l’article 28 de loi de 1905 interdisant aux "personnes publiques d’installer des signes ou emblèmes qui (...) marquent une préférence religieuse".

Au micro de BFM Marseille Provence, Christian Arnaud, président de l'Observatoire, demande à ce que soit "appliqué ce principe de neutralité". De son côté, la mairie assume au nom de "la tradition" de la crèche de Noël

"Je crois que personne ne s'est jamais converti en regardant une crèche avec des santons donc nous, nous défendons cette tradition", justifie David Ytiers, adjoint au maire de Salon-de-Provence en charge des traditions.

Christian Arnaud craint, lui, que cette absence de neutralité ouvre la possibilité "demain à d'autres religions de s'appuyer sur ces ouvertures pour demander d'afficher, ici ou là, des signes propres à leur religion dans des équipements publics".

Parmi les habitants de Salon-de-Provence, cette scène suscite moins de critiques. "C'est une fête catholique, Noël. Je trouve ça normal de représenter l'enfant Jésus dans la crèche", réagit Elie, un étudiant de 23 ans. "Il faut avoir la crèche, c'est la tradition ici", complète Frédérica, 48 ans, au micro de BFM Marseille Provence.

La justice s'est prononcée

L'affaire a été portée jusqu'au tribunal administratif qui a confirmé la possibilité de représentation de la scène de la nativité dans la crèche. "C'est un objet purement traditionnel", insiste David Ytiers.

En 2016, le Conseil d’État avait tranché sur la question en autorisant l'installation temporaire de ces crèches dans des bâtiments publics à condition qu'elle ne s'accompagne d'aucune manifestation de "prosélytisme religieux" et qu'elle revête le "caractère d'une manifestation culturelle ou au moins festive".

La présidente des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, a également défendu ce lundi l'installation d'une crèche au sein de l'hôtel du département. "Plus que jamais, nous devons être fiers de nos racines judéo-chrétiennes", écrit-elle dans une publication sur son compte X.

Julian Mancini avec Amaury Tremblay