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Pennes-Mirabeau: un couvre-feu instauré jusqu'à la fin de l'été pour les mineurs de moins de 13 ans

La ville des Pennes-Mirabeau a annoncé la mise en place d'un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans entre 23h et 6h. Entré en vigueur ce jeudi, l'arrêté a pour objectif de "provoquer un sursaut" pour le maire Michel Amiel.

Au tour des Pennes-Mirabeau. Après Pointe-à-Pitre, Nice et Béziers notamment, la commune de 22.000 habitants située à l'ouest de Marseille a, elle aussi, instauré un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans. La mesure prend effet dès ce jeudi 25 avril.

La décision a été annoncée par le maire de la commune Michel Amiel (DVC) dans une publication sur Facebook. "Interdire aux plus jeunes de sortir seuls la nuit, c’est prévenir d’éventuels délits, c’est aussi responsabiliser les parents et c’est enfin protéger les jeunes eux-mêmes pour qu’ils ne deviennent pas auteurs ou victimes de violences qui peuvent être fatales", estime l'élu.

Invité de BFM Marseille ce jeudi, Michel Amiel espère créer "un choc psychologique par rapport à certaines incivilités", a-t-il expliqué. Celui-ci vise notamment les parents, puisque selon le maire "à 13 ans, un enfant n'a rien à faire dehors la nuit".

Des "actes d'incivilités" en hausse

L'arrêté de restriction des déplacements s'applique de 23h à 6h et devrait durer jusqu'au 31 août prochain. Le maire des Pennes-Mirabeau souhaite que cette décision "participe au rebond d'autorité nécessaire auquel appelle de ses vœux le Premier ministre".

Michel Amiel ne constate pas une hausse de la délinquance chez les adolescents de sa commune, mais reconnaît être "un peu démuni" face à l'augmentation des "actes d'incivilités", contre lesquels il regrette une absence de "réponses pénales".

La mesure ne se veut pas répressive pour autant. "Le sujet, c'est qu'un gamin qui traîne en faisant des bêtises dans la rue soit ramené chez ses parents par le biais de la police nationale après appel de la police municipale", avance le maire.

"Provoquer un sursaut"

L'élu préfère cependant l'appellation "restriction des déplacements" plutôt que l'expression couvre-feu. "Le couvre feu est une expression générale, liberticide, qui a été utilisée bien avant dans des situations d'extrême urgence... Bien évidemment on en est pas là", déclare-t-il.

Si d'autres villes des Bouches-du-Rhône pourraient suivre en adoptant les mêmes restrictions, le maire des Pennes-Mirabeau a affirmé n'avoir "aucune leçon à donner aux autres maires". Il reste tout de même persuadé que cette décision pourrait "provoquer un sursaut".

Sur Facebook, Michel Amiel estimait qu'en tant qu'ancien vice-président du conseil départemental chargé de la protection de l'enfance et auteur de deux rapports sénatoriaux sur les mineurs, il pouvait "prétendre à une certaine légitimité sur ce sujet".

Léa Nicosia avec Mathias Fleury