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"On ne peut pas oublier": le témoignage d'une habitante de la rue Tivoli, évacuée après l'effondrement

Selon la mairie de Marseille, aucune des 302 personnes évacuées à la suite de l'effondrement d'un immeuble rue de Tivoli, qui a fait huit morts il a deux semaines, n'a pu regagner son domicile.

"Je ne pense pas que je continuerai ma vie là-bas". Depuis l'effondrement mortel rue de Tivoli, il y a près de deux semaines à Marseille, 302 personnes ont été évacuées et n'ont pu regagner leur logement, comme l'a annoncé la mairie mercredi. Parmi elles, 89 personnes sont logées à l'hôtel, dont Diana Taleb, habitante du 24, rue de Tivoli.

Logée à l'hôtel Ibis de la gare Saint-Charles, elle confie à BFM Marseille Provence sa peur constante, depuis l'effondrement du 8 avril. "Je ne peux pas être tranquille. Si je reste en bas, à l'hôtel, il y a du monde, je me sens en sécurité. Quand je remonte dans la chambre, je me douche vite fait, je m'habille, je dors avec mes habits par peur", explique-t-elle.

Aujourd'hui, elle n'envisage pas de regagner son logement. "Si j'y retourne, il y aura trop de traces, de mémoires. On ne peut pas oublier. J'ai eu beaucoup de chocs dans ma vie mais, là, c'est terrible."

Trois "études" pour "analyser la sécurité bâtimentaire"

"Le périmètre de sécurité est toujours maintenu et ce jusqu'au retour des rapports d'expertise commandés", a expliqué la mairie mercredi à l'AFP, empêchant tout retour dans les logements adjacents évacués par sécurité. La ville de Marseille a par ailleurs sollicité "trois études distinctes qui sont toujours en cours afin d'analyser la sécurité bâtimentaire des immeubles un par un".

Dans la nuit du 8 au 9 avril au 17 rue de Tivoli, dans un quartier vivant et familial du centre de Marseille, un immeuble avait été soufflé par une explosion, vraisemblablement due au gaz. Un second immeuble, situé au numéro 15, s'était également effondré quelques heures plus tard. Par sécurité, plusieurs immeubles adjacents, dont celui de Diana, avaient été totalement évacués en attendant des études plus approfondies pour savoir si l'explosion avait pu les fragiliser.

Le maire de Marseille, Benoît Payan, a demandé à l'État de créer un "fonds de solidarité pour avancer les frais liés aux préjudices subis".

Fanny Rocher