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Marseille: un an après le meurtre de Rayanne, sa famille témoigne des difficultés à faire son deuil

Un an après le drame, la tante de Rayanne témoigne sur le plateau de BFM Marseille Provence.

Le 18 août 2021, un jeune garçon de 14 ans était tué par balle au quartier des Marronniers dans le 14e arrondissement de Marseille. Un an plus tard, l'enquête est toujours en cours. Une situation difficile à vivre pour la famille de l'adolescent, qui tente de se reconstruire petit à petit.

"On appelle régulièrement les inspecteurs qui s'occupent de l'enquête de Rayanne", confie Laetitia, la tante de l'adolescent, sur le plateau de BFM Marseille. "Ils nous disent que tant que l'enquête sera en cours d'instruction, on n'en saura pas plus. J'imagine que c'est pour ne pas compromettre l'enquête ou ne pas nous donner de faux espoirs, parce qu'à l'heure d'aujourd'hui ceux qui ont fait ça n'ont toujours pas été arrêtés."

Pour rappel des faits, l'été dernier, deux individus en scooter sont arrivés dans la cité des Marronniers. Le passager a alors sorti une arme longue de type fusil d'assaut et a tiré en direction du point de guet situé avant l'entrée de la cité abritant la revente de stupéfiants. Trois enfants et adolescents, âgés de 8 et 14 ans étaient sur place au moment des faits. Rayanne, n'ayant pu s'abriter, est mort sur le coup.

"C'est compliqué de savoir que ceux qui ont fait ça mènent une vie normale"

Les deux assaillants sont toujours en fuite et recherchés par la police. L'enquête, au point mort, empêche la famille de faire son deuil même si la tante de l'adolescent le reconnaît, "comme toute enquête criminelle, c'est long".

"C'est compliqué de savoir que ceux qui ont fait ça mènent une vie normale", déclare-t-elle. "Comment peut-on faire le deuil d'un enfant qui a été injustement tué à cause d'une guerre de réseaux, en sachant que les personnes qui ont fait ça sont toujours dehors?"

"C'est devenu une banalité"

Pour se reconstruire, la famille de Rayanne s'est notamment engagée dans le Collectif des familles qui aide les proches de victimes assasinées, quel que soit le contexte de cet assassinat. Mais Laetitia réclame surtout justice pour son neveu, après avoir "bataillé" et répété que Rayanne ne faisait pas partie des trafics de stupéfiants du quartier.

"Je le dis, je le crie, on n'est pas là pour l'argent, nous ce qu'on veut c'est que les personnes qui ont fait ça se fassent arrêter et qu'elles prennent le maximum, au niveau des peines encourues."

La tante de Rayanne pointe du doigt aujourd'hui "l'abandon" des quartiers nord de Marseille où les assassinats sont "devenus une banalité", notamment pour les plus jeunes.

Juliette Moreau Alvarez