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Marseille: un accord inédit enfin trouvé entre la Ville et la Métropole

Après un an de tensions, les conseillers métropolitains d'Aix-Marseille-Provence ont voté de nouveaux moyens accordés à la ville centrale.

"Les enfants terribles sont devenus des parents sages", a ironisé Lionel Royer-Perreaut, député Renaissance, sur le plateau de BFM Marseille Provence. Il évoquait l'accord trouvé entre la ville de Marseille et la Métropole.

Après un an de tensions, une série de délibérations a enfin été votée par les conseillers métropolitains. Elles permettent d'accorder plus de responsabilités à Marseille, ville centre, notamment en termes de gestion de voirie et de propreté. La Métropole s'est également engagée à investir 200 millions d'euros en quatre ans pour les questions de voirie.

Vers des relations apaisées

Cet accord a été obtenu dans le cadre de la loi 3DS, qui oblige les collectivités à répartir les compétences entre collectivités avant la fin de l'année, et non sans accrocs.

Le processus s'est longtemps heurté aux divergences politiques entre la présidente de la Métropole, Martine Vassal (Les Républicains), et le maire de Marseille, Benoit Payan (Divers Gauche). Ces dissenssion ont même été qualifiées de "chicayas" par Emmanuel Macron lors de sa venue en septembre 2021 pour aborder son plan "Marseille en grand".

Du côté de Martine Vassal, le processus n'a pas été si long, surtout qu'elle considère "ne jamais avoir eu de difficultés avec Benoit Payan". Invitée de BFM Marseille Provence, elle a répondu à Lionel Royer-Perreaut. "Ceux qui disent qu'on est des enfants terribles, devraient regarder chez eux", a-t-elle raillé.

Marseille de nouveau considérée comme "ville centre"

Concrètement, cet accord va permettre à la Ville de Marseille de gérer de nouvelles compétences. Une avancée alors que Benoit Payan appelait, depuis plusieurs mois, à obtenir la gestion de la compétence notamment liée à la collecte des déchets, jusqu'ici dévolue à la Métropole. Cette question avait été particulièrement soulevée lors des grèves des éboueurs qui se sont succédées à Marseille il y a plusieurs mois. Le maire avait alors regretté de ne pas avoir assez de moyens pour agir.

Il se dit aujourd'hui "très heureux" d'être enfin arrivé à cet accord. "Ça a été un long chemin, c'est une métropole qui vient de très loin. Pendant des années, elle n'a pas été une métropole et cette ville, qui est sa ville centre, n'a pas été considérée comme elle devait être considérée", a déclaré l'édile au micro de BFM Marseille Provence.

L'entretien de la voirie de la cité phocéenne est aussi remis sur le devant de la scène. La métropole s'est engagée à investir 200 millions d'euros en quatre ans.

Selon les informations de BFM Marseille Provence, Christine Juste, ajdointe au maire de Marseille en charge de l'environnement, et Perrine Prigent, déléguée à l'amélioration des espaces publics, pourraient être nommées pour assurer le suivi des dossiers.

"Solidarité métropolitaine"

Derrière cet accord se dévoile un autre bouleversement inédit, à savoir la validation d'un "pacte financier et social". Ce dernier permet de mettre en place une dotation de solidarité communautaire à destination des villes à plus faible potentiel financier et qui disposent de quartiers en politique de la ville, à l'instar de Marseille. La cité phocéenne obtiendra des dotations annuelles de plusieurs millions d'euros.

"C'est au prix d'efforts et de travail quotidien qu'on a réussi enfin à faire de Marseille la ville centre pour qu'il y ait de la solidarité", commente Benoit Payan, en se targuant d'avoir "réussi à obtenir 15 millions d'euros cette année, 30 millions d'euros l'année prochaine et 45 millions l'année d'après".

"Je suis très heureux d'avoir réussi à obtenir la solidarité métropolitaine. C'est un peu normal que les riches paient pour les pauvres. C'est mon idée de la solidarité", a ajouté le premier magistrat de Marseille.

Reste encore la question du financement. Certaines communes craignent d'avoir moins d'argent de la part de la Métropole. Une idée réfutée par Martine Vassal, qui assure travailler, avec Didier Khelfa - maire de Saint-Chamas et vice-président aux finances de la métropole - pour trouver des solutions.

Juliette Vignaud