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Marseille: plusieurs centaines de personnes rassemblées contre les violences liées au trafic de drogue

La mairie de Marseille

La mairie de Marseille - AFP

Une nouvelle marche sera organisée le 18 juin prochain. Depuis le début de l'année, 23 personnes ont été tuées à Marseille sur fond de trafic de drogue.

Entre 100 et 200 personnes se sont rassemblées ce samedi matin devant l'hôtel de ville de Marseille pour dénoncer les violences liées au trafic de drogue qui ont fait de nombreuses victimes ces derniers mois dans la Cité phocéenne et appeler les pouvoirs publics à réagir davantage.

Plusieurs associations de quartier étaient présentes, mais aussi des familles de victimes et des habitants des quartiers endeuillés.

"Quand un jeune meurt dans les quartiers nord, c'est tout Marseille qui est endeuillé", a plaidé Amine Kessaci, 19 ans, fondateur de l'association Conscience, qui a pour but de redorer l'image des jeunes des quartiers populaires.

"On vit drame sur drame"

"Qu'il y ait 20 ou 30 homicides, c'est pareil: nous luttons contre une forme de banalisation qui s'installe, et pour nous une victime collatérale reste avant tout une victime", a insisté le jeune homme, lui-même touché par la mort de son frère sur fond de trafic de stupéfiants fin 2020.

"Depuis 20 ans, on vit drame sur drame et on a l'impression de ne plus rien contrôler. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone: ceux qui vivent dans ces territoires doivent être pris en considération", a déclaré Katia Yakoubi, présidente d'Adelphi'cité.

Les violences sanglantes sur fond de rivalités liées au trafic de drogue sont en recrudescence dans la deuxième ville de France, avec déjà 23 morts depuis le début de l'année selon un décompte de l'AFP, essentiellement des jeunes hommes.

Les familles demandent une commission d'enquête

Après une minute de silence en hommage aux familles de victimes et jeunes en errance, les organisateurs ont exigé des réponses fortes des pouvoirs publics.

"Le tout répressif ne répondra à rien: nous voulons une commission d'enquête pour donner la parole aux familles et que l'on s'intéresse aux causes et pas seulement aux conséquences", a exigé Katia Yakoubi.

Parmi les mesures réclamées figurent l'ouverture d'un débat sur la légalisation du cannabis, pour enrayer le trafic de drogue qui gangrène ces quartiers pauvres, la proposition d'activités aux jeunes, pour qu'ils puissent "être occupés en dehors des pieds d'immeubles", le retour d'une police de proximité ou encore davantage de moyens pour lutter contre l'échec scolaire, avec le recrutement de nouveaux éducateurs spécialisés.

"Si on donne à ces jeunes des perspectives d'avenir, je vous promets qu'il n'existerait plus de trafic de drogue", selon Katia Yakoubi.

Début mai, le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan, déplorant "une guerre qui dure depuis trop longtemps", avait demandé à l'Etat de "persévérer dans sa lutte sans merci contre les trafics de stupéfiants et de redoubler d'efforts pour sortir la drogue de nos quartiers". Une nouvelle marche aura lieu le 18 juin prochain.

Ariane Pollaert, avec E.R.