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"Je me battrai avec vous": en conseil municipal, Benoît Payan appelle à "aider Marseille" face aux fusillades

Une minute de silence a été observée à la fin de son discours pour dénoncer l'escalade de violences à Marseille.

"Les Marseillais perdent la vie sous les balles." Le maire de Marseille Benoît Payan a débuté le conseil municipal ce vendredi par un discours introductif de près de dix minutes sur la recrudescence des fusillades et des homicides dans la cité phocéenne.

"Les fusillades, les assassinats, les exécutions ne sont jamais des faits divers. Ce sont toujours des drames", a-t-il déclaré. Ce sont des [habitants] qui vivent dans la peur, assignés à résidence qui n’osent parfois plus sortir de chez eux."

Le maire de Marseille a de nouveau appelé l'État à "être ferme" et se montrer responsable face à cette violence grandissante. Il a accusé les pouvoirs publics d'avoir trop longtemps ignoré le problème, le laissant s'installer sans tabou. Aujourd'hui, il assure aux personnes présentes que le gouvernement "ne fléchira pas" sur la sécurité des Marseillais.

"Désormais les tueurs ne se cachent plus. Ils frappent en pleine lumière. Ils tirent sans viser, pour tuer, pour terroriser", a-t-il poursuivi. L'élu a également indiqué travailler avec le président de la République, les ministres et les préfets pour "aider Marseille".

"Des enfants meurent dans notre ville"

De son côté, Benoît Payan assure qu'il se battra pour obtenir des moyens de police. "Jamais notre main ne devra trembler pour traquer et arrêter (...) ces tueurs et leurs commanditaires."

Devant le conseil municipal, le maire a aussi pointé du doigt "ceux qui voudraient profiter de ces drames".

"Marseille a besoin d'engagement, plutôt que de commentaires. Nous irons chercher tous les moyens d’agir pour redonner aux habitants le droit de vivre sereinement."

Benoît Payan est revenu sur l'implication de personnes de plus en plus jeunes dans les conflits marseillais, souvent sous fond de trafic de stupéfiants. Ces dernières semaines, des mineurs ont été victimes des fusillades à Marseille.

Un adolescent de 16 ans est mort au début du mois d'avril au quartier de la Joliette. "Des enfants meurent dans notre ville, victimes de ces trafics, de la pauvreté, du cynisme. Ils meurent parce qu’ils sont du mauvais côté de la barrière."

Plusieurs membres des familles des victimes des récentes fusillades, notamment à La Busserine et aux Rosiers, ainsi que des associations étaient présents lors de la réunion des élus. Benoît Payan est allé personnellement les saluer. "À vous qui réclamez justice pour ceux qui sont morts et ceux qui ont peur, votre dignité nous oblige à ne rien lâcher."

Ce préambule du conseil municipal s'est terminé par une minute de silence, observée par tous les élus à l'exception de Stéphane Ravier, élu Reconquête. Le conseiller municipal est resté assis, les bras croisés.

Manon Mugica avec Juliette Moreau Alvarez